Poésies nouvelles d'Alfred de MUSSET
Sous ce titre adopté en 1840 sont réunies les poésies les plus célèbres de Musset. Elles sont intimement liées à son drame personnel - sentiment d'avoir gâché sa vie, nostalgie de la pureté - qui inspire aussi son théâtre (cf. Les Caprices de Marianne, Lorenzaccio) Rolla (1833) est l'histoire d'un jeune homme au coeur noble et naïf, mais venu trop tard dans un monde trop vieux et qui cède à la corruption de son époque. Devenu le plus grand débauché de Paris, ruiné, il s'empoisonne chez sa maîtresse. À qui la faute, aux yeux de Musset? Au mal du siècle, à la perte de toute foi et de tout idéal, dont il rend d'ailleurs Voltaire responsable. Lucie (1835) est au contraire une élégie consacrée à la pureté de l'amour naissant dans une âme innocente. Suivent les Nuits, d'abord publiées isolément, qui constituent un cycle lyrique sur l'amour et la souffrance dans la destinée du poète. Au cours d'une vie sentimentale agitée, la blessure la plus vive lui est restée de sa liaison avec George Sand. Premier poème composé après le drame de Venise, La Nuit de Mai (1835) est un dialogue entre le Poète et sa Muse qui cherche à le consoler en affirmant la fécondité poétique du malheur : Les plus désespérés sont les chants les plus beaux... Dans La Nuit de Décembre (1835), un pauvre enfant vêtu de noir, spectre de sa jeunesse, vient hanter le poète voué à la solitude par une nouvelle trahison féminine. Son dialogue avec sa Muse reprend dans La Nuit d'Août (1836) où l'emporte le désir de retrouver l'amour et le bonheur. Il se poursuit dans La Nuit d'Octobre (1837) où Musset, dominant mieux sa peine, accepte l'expérience du malheur et accorde son pardon à l'infidèle. Le poème du Souvenir clôt ce cycle sur le thème du bonheur perdu mais perpétué par la mémoire. Dans le même recueil, des poésies satiriques comme Dupont et Durand témoignent du goût persistant de Musset pour la fantaisie. Mais ce sont les Nuits et Souvenir qui définissent le visage posthume de Musset.
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- Les plus désespérés sont les chants les plus beaux./Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots écrit Alfred de Musset (1810-1857) dans sa Nuit de mai. Commentez et discutez cette affirmation en vous appuyant sur le corpus et sur les poèmes que vous connaissez. Pensez-vous que le poète soit condamné à l'incompréhension et que la source de la poésie se trouve le plus souvent dans la souffrance ?