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Poésies de François VILLON, 1456-1461

• L'oeuvre de Villon consiste essentiellement en deux grands poèmes lyriques connus sous les titres de Petit Testament ou Lais (legs) et de Grand Testament. • Villon a écrit le Petit Testament (quarante strophes de huitains octo-syllabiques) en 1456, à un moment où il quitte Paris, fuyant, dit-il, la sévérité de sa belle, mais esquivant en réalité les poursuites de la justice. Il y procède à une distribution de legs le plus souvent humoristiques à ses amis et même à ses ennemis. Dans le Grand Testament (cent quatre-vingt-cinq strophes d'octosyllabes), selon la même fiction, songeant à Dieu et à la mort, il dresse en 1461 un bilan de sa vie d'écolier qui a mal tourné. Regrettant sa jeunesse, il avoue la faillite de sa vie avec un mélange d'ironie et de détresse et sollicite pour ses fautes la miséricorde divine. Des ballades écrites à différentes époques viennent s'insérer dans ce testament : Ballade pour prier Notre-Dame, Ballade des dames du temps jadis, Ballade des femmes de Paris. C'est plus tard que Villon a écrit la Ballade des pendus, sans doute au moment où il fut condamné à mort à la suite d'une rixe. • Reflet pittoresque de la vie au XVe siècle, confessions d'une âme inquiète, les poésies de Villon nous touchent par la liberté toute moderne de leur lyrisme.

♦ « Le reste des œuvres de notre Villon... est de tel artifice, tant plein de bonne doctrine et tellement peint de mille belles couleurs que le temps qui tout efface jusqu’ici n'a pu l'effacer. » Clément Marot. ♦ « Villon sut le premier, dans ces siècles grossiers / Débrouiller l'art confus de nos vieux romanciers. » Boileau. ♦ «Je ne veux que mettre engarde sur un point : c'est de ne pas prêter à Villon plus de mélancolie qu’il n’en a eu, ni une tristesse plus amère. Ne venons pas à prononcer à son sujet le nom de Bossuet, ni même celui de Byron. » Sainte-Beuve. ♦ « Voilà une poésie qui est la résonance d'une pauvre âme, battue d’outrageuses misères, et qui n’est que cela : et dans cette voix bouffonne ou plaintive, qui crie son vice ou son mal, passe parfois le cri de l’éternelle humanité : nous, honnêtes gens, paisibles bourgeois, ce louche rôdeur du XVe siècle parle de nous, parle pour nous, nous le sentons, c'est ce qui le fait grand. » G. Lanson. ♦ « Quand on a passé en revue tous ces témoignages, toutes ces preuves de l'admiration provoquée et de l’influence exercée depuis quatre siècles par le mince recueil de Villon, on est émerveillé de cette intensité de succès du « pauvre petit écolier » qui osait à peine souhaiter qu'il restât de lui quelque mémoire. » G. Paris. ♦ « Villon est le premier poète à la moderne : le premier où l'on reconnaisse l'âme du poète étonnant, tel que la France l'a conçu, tel que Paris l'a créé, tel qu'il est resté, et tel qu'il devait être depuis maître François... Les émotions de Villon sont violentes et profondes. Mais elles ne le privent pas de raison, si elles le privent de volonté. » André Suarès.

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