Poésies d'André de CHÉNIER, 1819 (posthume)
Les oeuvres de ce poète guillotiné en 1794 (cf. Stello de Vigny) nous sont presque toutes parvenues inachevées. Elles comprennent surtout des imitations de la poésie antique placées sous le titre de Bucoliques, comme La Jeune Tarentine (trente vers), épigramme votive à graver sur la tombe d'une jeune fille noyée en mer, L'Aveugle (deux cent soixante-dix vers) où Chénier met en scène Homère, Le Jeune Malade (cent trente-huit vers), pièce lyrique sur la passion amoureuse dont souffre un jeune homme. Elles se terminent par des vers écrits en prison : des ïambes (quatre-vingt-huit vers) où Chénier dénonce la Terreur thermidorienne; l'ode à La Jeune captive, jeu mondain mais émouvant inspiré par une compagne de captivité. Chénier est un poète néo-classique, grand admirateur des Anciens qu'il se donne pour tâche d'imiter (cf. Épître sur ses ouvrages), leur empruntant sujets et procédés artistiques, et leur prenant encore au moins son titre quand il traite du présent (Iambes). CHÉNIER (ANDRÉ) Poète français, fils d’un diplomate, né à Constantinople en 1763, il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire pour avoir inséré dans le Journal de Paris des articles royalistes, et exécuté en 1794. Son œuvre poétique (dont ses Élégies, sur le modèle de la poésie grecque), publiée en 1819, eut un immense succès.