Poèmes barbares de Charles LECONTE de LISLE, 1862
Leconte de Lisle offre ici de nouveaux fragments de l'épopée de l'humanité qu'il a commencée dans Les Poèmes antiques. La Bible lui inspire la vision de la révolte de Caïn contre Dieu au moment du déluge destiné à châtier ses descendants (Qaïn), celle du crime et de la punition du roi Akhab qui a tué Naboth, le juste, pour s'approprier sa vigne (La Vigne de Naboth) Il recueille des légendes barbares des pays nordiques et celtiques comme celle du guerrier Hialmar qui, tombé sur le champ de bataille, demande au Corbeau, le brave mangeur d'hommes, de porter son coeur à sa fiancée (Le Coeur de Hialmar). Il semble aussi chercher un divertissement dans l'évocation de la nature exotique, dont la splendeur sauvage ou écrasante convient d'ailleurs à son pessimisme (Les Hurleurs, La Ravine Saint-Gilles, Les Éléphants, Le Rêve du Jaguar). La Fontaine aux lianes et Le Manchy apportent sur sa jeunesse dans l'île de la Réunion des confidences qui restent discrètes, car il s'interdit l'exhibitionnisme des montreurs : Dussé-je m'engloutir pour l'éternité noire, / Je ne te vendrai pas mon ivresse ou mon mal, /Je ne livrerai pas ma vie à tes huées... (Les Montreurs).
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