platonisme
platonisme
Philosophie de Platon (427-347 av. J.-C.), disciple de Socrate.
Commentaire Par l'enseignement de Socrate et les diverses influences de Parménide d'Héraclite et des pythagoriciens, par une méthode appelée « dialectique » ou « maïeutique » (dialogue contradictoire), Platon critique l'empirisme, affirmant qu'il faut remonter aux monde des Idées, seule clé de notre perception quotidienne. L'homme vit dans un monde d'apparences, une caverne d'ombres (le « mythe de la caverne ») : il n'a conscience du monde idéal que lors de brèves réminiscences. Tout son effort, supporté par une véritable ascèse, consiste à s'élever au-dessus de sa condition charnelle. Le platonisme concerne aussi la morale (le bonheur se vit dans la justice et loin des plaisirs sensibles) et la politique (le gouvernement doit être confié aux meilleurs, à ceux qui savent, c'est-à-dire aux philosophes). Un des courants du platonisme donnera naissance au néoplatonisme (IIIe siècle apr. J.-C.) : le Bien platonicien devient l'Un, et la vie humaine revient à retourner à l'Un. De nos jours, le platonisme signifie aussi ce qui a un caractère idéal, spirituel, sans rien de charnel, de sensuel ou de matériel (« un amour platonique »).
Citations Avec le platonisme, la philosophie s’enrichit d’une gravité religieuse et d’une intensité humaine que la réflexion païenne ne retrouvera plus. (Jean-Paul Dumont, la Philosophie antique.} Les influences indiennes sur la pensée des Gnostiques, des Néo-Platoniciens ainsi que sur l’Évangile de saint Jean sont généralement reconnues. (Alain Daniélou, le Polythéisme hindou.}
PLATONISME, n. m. Philosophie de Platon (428-347, av. J.-C.) et de ses disciples. Platon, disciple de Socrate, a écrit un certain nombre de livres ; il s’agit de dialogues dans lesquels il met en scène Socrate faisant « accoucher» de la vérité ses disciples (voir Maïeutique). De la pensée de Platon, on peut retenir les quelques points suivants :
• L’idéalisme platonicien. Le monde des Idées existe. Pour que nous puissions avoir simplement l’idée de l’Homme (s’appliquant à Pierre, Paul ou Jacques), il faut déjà qu’il existe dans un monde suprasensible des modèles immuables, des essences qui nous permettent d’en reconnaître le reflet ou l’apparence dans le monde réel. Ce sont les Idées pures, exemplaires. C’est sur elles que les réalités se modèlent, mais sans parvenir à être autre chose que des ombres. Ce serait un tort de vouloir saisir les apparences, les ombres : la tâche du philosophe est de s’élever à la contemplation des Idées elles-mêmes (voir Idéalisme, Idée, Mythe).
• Les voies de la sagesse. Les idées que nous avons en nous ne peuvent pas venir des réalités, qui ne sont que des reflets. Elles viennent d’une vie antérieure, où notre âme a pu contempler directement les Idées ; elles sont des « réminiscences» de ce temps antérieur, dont nous gardons la nostalgie. L’âme est donc immortelle; c’est sans doute à la suite d’une sanction mystérieuse qu’elle s’est trouvée unie à un corps. Notre esprit est appelé à opérer une nouvelle progression, l’amenant à la connaissance des Idées. Une ascension dialectique doit le mener de l’opinion primaire (connaissance des seules apparences) à la véritable intelligence (connaissance du monde intelligible). En s’élevant à cette connaissance, l’âme s’affranchit peu à peu de la prison du corps. Elle se met à aimer le Beau en soi, le Vrai en soi, la Justice en soi, le Bien en soi (ou Dieu). La sagesse consistera à faire régner la «justice» à l’intérieur de la nature humaine (justice au niveau des sens, ou tempérance; justice au niveau du cœur, ou courage; justice au niveau de l’esprit, ou sagesse).
• L’organisation de la Cité. Aux trois parties de la nature humaine correspondent trois classes sociales : les artisans (le peuple), dont il faut tempérer les passions; les soldats, qui doivent vivre la vertu de courage; les magistrats (responsables politiques), qui doivent pratiquer la justice, la prudence, la sagesse. La Cité a pour objet de conduire les citoyens à la vertu : il est donc nécessaire que ce soient des philosophes (voir ce mot), «amis de la sagesse», qui occupent la classe des magistrats. La hiérarchie sociale se justifie comme seul moyen de faire régner la justice, c’est-à-dire l'harmonie de la Cité, laquelle a pour modèle l’âme du sage. Ajoutons à cela que la Cité idéale organisera la mise en commun des enfants, des femmes et des biens, de manière à neutraliser les passions individuelles. Elle exclut aussi les poètes, susceptibles de mettre en cause l’ordre moral et d’exciter les passions de l’âme dans un sens défavorable à la Justice.
La philosophie de Platon a influencé toute la pensée occidentale.
PLATONISME nom masc. - Doctrine inspirée des écrits du philosophe grec Platon.
Le platonisme est incontestablement à la source de toute la philosophie occidentale. Dans ses ouvrages, Platon entend rendre compte de l’enseignement de son maître Socrate. Plus que d’un véritable enseignement, il s’agit d’un dialogue dans lequel le philosophe, par son art de la maïeutique, amène ses interlocuteurs à se défaire de leurs erreurs et de leurs préjugés pour s’approcher de la vérité. Le platonisme affirme l’existence d’un monde des Idées dont le monde réel n’est que l’imitation. L’objectif de la philosophie doit être de nous arracher au monde dans lequel nous vivons pour nous faire parvenir à la contemplation du monde des Idées dans lequel resplendissent le Vrai, le Beau et le Bien. En ce qui concerne la question de l’organisation de la cité, Platon affirme que, dans la république idéale dont il dessine le plan, le pouvoir doit appartenir au philosophe ; il prône une organisation rigide de la collectivité en classes et une forme de communisme. Par la bouche de Socrate, Platon exprime un certain nombre de critiques à l’égard de la littérature : les poètes doivent être bannis de la cité, car leurs œuvres s’adressent, en général, à la sensibilité des individus au lieu d’œuvrer pour le bien de la collectivité en se contentant de faire l’éloge des lois de la cité, des dieux et des hommes vertueux. D’une manière moins spécifique, la littérature est également condamnée, car elle se veut l’imitation d’une réalité qui n’est elle-même que l’imitation imparfaite du monde des Idées auquel l’individu doit se consacrer. Malgré cela, le platonisme a exercé une influence considérable sur la littérature et la poésie occidentale. Nombreux sont les écrivains - romantiques et symbolistes, notamment - qui se sont retrouvés dans cet idéalisme qui affirme que l’homme n’a pas de plus haute aspiration que la contemplation du Beau, du Bien et du Vrai.
—> Idéalisme — Maïeutique
PLATONIQUE, adj. 1° Qui se rapporte aux idées de Platon (voir Platonisme). Dans ce sens, on dit plutôt platonicien. 2° Amour platonique: amour qui demeure chaste; qui reste idéal, sans concrétisation charnelle. Pour Platon, en effet, le véritable amour est l’amour du Beau, qui élève l’âme; cet amour se tourne naturellement, à son époque, vers les jeunes garçons, fleurs de beauté; mais cet amour consistant par-dessus tout à aimer la Beauté à travers ceux-ci, les relations sexuelles freineraient l’élévation de l’âme. Ainsi, c’est dans le cadre de l’homosexualité philosophique que Platon recommande aux amants de rester «platoniques ». 3° Par extension du sens précédent, est dit platonique tout ce qui reste idéal, virtuel, sans efficacité réelle. Des vœux, des luttes purement platoniques.