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Platon: la vérité comme éveil d'un souvenir endormi dans l'âme

 

Le plongeon de l'âme dans un corps est oubli


Dès qu'il apparaît, le philosophe prend la relève des poètes, des devins ou des rois de justice. Comme eux, le philosophe se veut maître de vérité. Mais cette vérité se veut rationnelle. Chez Platon, il y a, d'une part, le monde sensible, en perpétuel devenir, qui n'est qu'une copie imparfaite, une image affaiblie et trompeuse de la Réalité et, d'autre part, le monde intelligible, immuable, éternel, qui est le Modèle immatériel, la Réalité pure. Si le philosophe est « maître de vérité », c'est parce que son âme est libre et qu'elle a donc conservé la mémoire des Idées dont elle a eu, autrefois, connaissance dans le monde des Idées. Pour Platon, la réincarnation de l'âme dans un corps est une véritable chute qui se traduit pour la plupart d'entre nous par la perte du savoir sous la forme de l'oubli. Savoir qui était autrefois son lot. Notre libération ne peut donc s'effectuer que par la mémoire.


La maïeutique est l'art de provoquer la réminiscence


Le « maître de vérité », le philosophe, est un maïeuticien. Il a pour tâche de provoquer la réminiscence, tel Socrate qui, dans l'exemple illustre du Ménon, fait accoucher un esclave illettré de la science géométrique. Pour cela, il purifie d'abord l'âme de l'esclave de sa fausse science. Ensuite, par une série de questions, il amène l'interlocuteur à découvrir de lui-même la vérité, libérant ainsi l'âme d'un savoir dont elle était porteuse sans savoir qu'elle le portait.
La maïeutique est l'art d'accoucher les esprits de la Vérité dont ils sont intérieurement gros. Socrate prétendait exercer le même métier que sa mère (Phénarète), qui était sage-femme.
Ainsi, pour les Grecs, la Vérité est toujours déjà là, nous l'avons toujours connue. L'oubli, c'est l'aliénation de notre nature. Retrouver la mémoire est salvateur. 




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