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PLATON : FOLIE DU DESIR DEREGLE

[caption id="attachment_1155" align="alignleft" width="199"]Platon Platon[/caption]

PLATON : FOLIE DU DÉSIR DÉRÉGLÉ

Il y a des désirs mauvais, contre lesquels il faut lutter. Cette idée, cette règle morale, s'enracinent en particulier dans l'analyse platonicienne de l'âme. A l'intérieur d'une partie de celle-ci peuvent naître et se développer des désirs qui, lorsqu'ils ne sont pas réglés par la raison, sont véritablement effrayants par leur immoralité.

« — Parmi les plaisirs et les désirs non nécessaires, certains me semblent illégitimes ; ils sont probablement innés en chacun de nous mais réprimés parles lois et les désirs meilleurs, avec l'aide de la raison, ils peuvent, chez quelques uns, être totalement extirpés ou ne rester qu'en petit nombre et affaiblis, tandis que chez les autres, ils subsistent plus forts et plus nombreux. — Mais de quels désirs parles-tu ? —De ceux, répondis-je, qui s'éveillent pendant le sommeil, lorsque repose cette partie de l'âme qui est raisonnable, douce et faite pour commander à l'autre, et que la partie bestiale et sauvage, gorgée de nourriture et de vin, tressaille, et après avoir secoué le sommeil, part en quête de satisfactions à donner à ses appétits. Tu sais qu'en pareil cas elle ose tout, comme si elle était délivrée et affranchie de toute honte et de toute prudence. Elle ne craint point d'essayer, en imagination, de s'unir à sa mère, ou à qui que ce soit, homme, dieu ou bête, de se souiller de n'importe quel meurtre, et de ne s'abstenir d'aucune sorte de nourriture ; en un mot, il n’est point de folie, point d'impudence dont elle ne soit capable. » PlatonLa République, IX, 571 b-d (Montpellier, A, 78)

ordre des idées

1) Devenir des désirs mauvais dans l'âme. Ces désirs qui naissent chez tous les hommes (“innés”), selon la manière dont on se comporte envers eux, seront : — détruits ou amoindris par les forces qu'on peut opposer à leur développement ; — renforcés, dans le cas contraire.

2) Genèse de ces désirs : — Leur source : une partie de l'âme (epithumia), dont dépendent les appétits sensuels ; —Les conditions de leur développement : que la partie supérieure de l'âme {nous), l'âme rationnelle, n'exerce plus son contrôle sur l'âme désirante (cf. le sommeil).

3) Description des désirs déréglés. —Leurs caractères : aucun sens des limites, aucune mesure, pas de réflexion, pas de sens moral. — Exemples : inceste, perversions sexuelles, meurtres.

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