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PLAISIR

PLAISIR, n.m. État affectif agréable, opposé à la douleur. Résulte de la satisfaction d'une tendance et de la réalisation heureuse d'une activité. Aristote y voit ce qui parachève l'acte, «comme une sorte de fin survenue par surcroît, de même qu’aux hommes dans la force de l'âge vient s'ajouter la fleur de la jeunesse». Cependant notre condition (v. «Péché originel») provoque un attachement désordonné au plaisir, qui devient la fin de l'acte, et non plus le simple accompagnement donné par surcroît. D'où l'expression homme de plaisirs pour désigner le jouisseur ; d'où également chez Freud le principe de plaisir, qui désigne l'attitude primitive déterminée par l'attrait exclusif de la jouissance immédiate, indépendamment des exigences de la réalité ; ce principe de plaisir ayant selon lui pour suite le principe de réalité, qui consiste à différer le plaisir sous la nécessité de la situation réelle, et pour éviter de plus grands dommages.
PLAISIR
État affectif agréable d’ordre physique au sens strict et, en ce sens, synonyme de jouissance ou de volupté. Par extension, satisfaction morale où prédominent sur les éléments sensibles ou physiologiques des éléments d’ordre intellectuel ou spirituel. Le plaisir - qu’il soit physique ou moral - est inséparable de l’exercice d’une tendance et comme tel, il est lié à la satisfaction d’un besoin puis d’un désir. Il est conçu négativement par certains : ainsi chez Platon il est toujours plus ou moins associé à la douleur (« hydre bicéphale du plaisir et de la douleur »), tandis que le pessimisme de Schopenhauer le récuse en affirmant que la souffrance est la compagne de la vie. Toujours est-il que, si l’on excepte l’épicurisme, bien rares sont les doctrines qui font du plaisir - du moins physique - la recherche exclusive et le souverain bien.
plaisir, émotion liée à une sensation agréable ou à la satisfaction d’une tendance. Dépendant de l’état du sujet, le plaisir est instable ; il ne résiste pas à la satiété et disparaît avec la résolution de la tension née du besoin. Comme la douleur, il a pour effet d’orienter l’activité de l’individu sur la voie de l’adaptation : l’enfant rejette une substance amère qu’il porte à sa bouche, mais pas une friandise ; par la suite, le souvenir qu’il en garde guide sa conduite. Le plaisir est inséparable du désir, comme la douleur l’est de l’aversion. La recherche du plaisir et la fuite de la douleur, caractéristiques du comportement des êtres vivants, s’observent jusque chez les animaux inférieurs, tels que les daphnies ou les paramécies ; celles-ci recherchent certaines sources d’excitation (taxies positives), sont repoussées par d’autres (pathies) ou « choississent leur preferendum ». Chez les animaux supérieurs (rats et autres mammifères), J. Olds et coll. (1954) ont découvert l’existence de « centres de plaisir », localisés à la base du cerveau (hypothalamus et septum). L’excitation de ces zones, par l’intermédiaire de microélectrodes implantées dans l’encéphale, produit un affect agréable. Si l’on apprend à un rat à se donner ce plaisir en appuyant sur un levier, on remarque qu’il le fait à une cadence de plus en plus rapide, des milliers de fois par heure, jusqu’à épuisement de ses forces. Les « centres de plaisir », appelés par la suite système récompensant du cerveau, produisent des endorphines. Le plaisir naît d’une activation de ce système par un agent physique (sensation), chimique (drogue) ou psychique (succès).
Plaisir Du latin placere, « être agréable à ». - Sensation ou émotion agréable, liée à la satisfaction d’un besoin, d’un désir. - Principe de plaisir : chez Freud, principe en vertu duquel nous cherchons d’abord à nous procurer du plaisir et à fuir le déplaisir. • Pour Épicure, le plaisir, considéré comme l'absence de douleur pour le corps et l'absence de trouble pour l'âme [ataraxie), est « le commencement et la fin de la vie heureuse ». • Si l’on en croit Freud, l'activité de l’enfant est d'abord régie par le principe de plaisir, jusqu'à ce que l’expérience et l'éducation l'obligent à composer avec le principe de réalité. Plaisir 1 Souverain bien dans la morale épicurienne : cf. Épicurisme. 2 Tentation tenue pour dangereuse par la morale chrétienne (cf. Péché). 3 Objets des recherches et des réflexions de divers égotistes : cf. libertin ; voir aussi Barrés, Le Culte du Moi; Gide, Les Nourritures terrestres, L’Immoraliste, Si le grain ne meurt. PLAISIR (n. f.) 1. — (Lato) État affectif agréable ; opposé à douleur. Rem. : on a tendance à confondre la sensation agréable liée à la satisfaction d’une tendance ou d’un besoin et celle que procure la prévision ou l’anticipation de cette satisfaction. 2. — (Stricto) Satisfaction purement sensuelle ; Syn. jouissance, volupté. 3. — Par ext., sentiment de satisfaction qu’on peut éprouver dans n’importe quelle activité, et en part, dans l’accomplissement d’un devoir. 4. — Principe de plaisir : a) Principe selon lequel « tout mouvement psychophys. dépassant le seuil de la conscience est accompagné de plaisir pour autant qu ’il se rapproche de la stabilité complète, au-delà d’une certaine limite, et est accompagné de déplaisir pour autant qu’il se rapproche de l’instabilité complète... » (Fechner). b) (Psychan.) Principe selon lequel l’ensemble de l’activité psychique a pour but d’éviter le déplaisir et de procurer le plaisir ; Freud (qui s’inspire de Fechner) en fait parf. un principe régulateur de l’énergie psychique dans la mesure où le plaisir est lié à l’augmentation des quantités d’excitation et le déplaisir à leur réduction ; opposé à réalité (principe de —).

PLAISIR 1. Etat de bien-être sensible. La sensibilité est réglée par l’opposition entre plaisir et douleur (satisfaire sa faim est un plaisir). 2. Satisfaction sensuelle (les plaisirs de la chair). 3. Toute satisfaction non sensible, même quand elle coûte des souffrances ou des douleurs (travailler de ses mains est, pour certains, un plaisir). 4. Principe de plaisir Principe qui règle l’activité mentale dans le but d’éviter le déplaisir et de procurer du plaisir, selon les thèses de Freud. Pour Freud, ce principe s’oppose au principe de réalité qui, pour tenir compte des réalités extérieures, impose des détours, des ajournements aux désirs : le monde et la société imposent des restrictions à nos désirs et nous en tenons compte — principe de réalité — alors que nos désirs souhaiteraient une satisfaction immédiate et sans réserve — principe de plaisir. Les textes de Freud ne disent pas clairement si le plaisirs trouve dans une intense excitation ou dans une réduction des excitations.


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