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Pilsudski, Joseph (Zylowo 1867-Varsovie 1935) ; maréchal et homme politique polonais.

Pilsudski, Joseph (Zylowo 1867-Varsovie 1935) ; maréchal et homme politique polonais.

P. est originaire de la vieille noblesse lituanienne émigrée en Pologne. Ses activités politiques commencent très tôt, et en 1887 il est exilé en Sibérie comme membre d'une conspiration antitsariste. A son retour (1892) il resurgit sur la scène politique comme cofondateur du parti socialiste polonais dont il publie à partir de 1894 l'organe radical Robotnik. Sa forte personnalité, toute de détermination, de courage et de fidélité à ses convictions, en fait un personnage central du parti et l'idole des ouvriers. Bientôt il apparaît que P. ne peut être réduit à l'idéologie d'un seul parti. Progressivement il défend des opinions politiques inspirées de l'idée d'un Etat polonais indépendant. En 1900 P. est arrêté et provisoirement emprisonné dans l'une des pires cellules de la citadelle de Varsovie, jusqu'à ce que, simulant la folie, il soit transféré à l'hôpital de Saint-Pétersbourg. En mai 1901, ses amis politiques l'aident à s'en évader par un coup de main risqué. Après un cours séjour à Londres, P. revient en 1902 à Cracovie, à cette époque ville autrichienne, pour monter de nouvelles actions, particulièrement pour fomenter des soulèvements pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905), mais sans grand succès. Un voyage au Japon dans le but d'obtenir son soutien montre déjà l'envergure de ses projets politiques. C'est à cette époque que naît l'idée d'une armée essentiellement polonaise, dont les premières unités, les fameuses « sociétés de tir », sont formées en 1908 en Galicie. Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, P. prend parti pour les Empires centraux et combat à leurs côtés contre la Russie, avec ses légions. Ses véritables objectifs apparaissent clairement lorsque les Russes sont chassés du territoire traditionnellement polonais. C'est alors qu'il refuse de combattre ailleurs qu'en Pologne et, à partir de 1916, il prend ouvertement parti contre les Empires centraux, lesquels refusent la restauration inconditionnelle d'une Pologne indépendante, dont le prix à payer est le renoncement aux territoires qu'ils occupent dans l'ancienne Pologne. C'est à cette fin que P. crée très rapidement une organisation militaire semi-clandestine, la POW (Polska Organizacia Wojskowa), qui couvre tout le pays. Après l'arrestation de P. par les Allemands (1917), elle continuera d'être un instrument militaire et politique fonctionnel et, dès la fin de la guerre, sortira de la clandestinité. À sa libération en novembre 1918, P. devient le premier président du nouvel État polonais né du traité de Versailles et se voit doté de pouvoirs extrêmement larges. La guerre contre les Russes en 1920 provoque une première grande crise, qui sera surmontée lors de la victoire décisive de Varsovie. En revanche la forte personnalité de P. ne suffit pas à résoudre les tensions internes dans le nouvel État. La question délicate de la nationalité, les problèmes économiques et surtout les querelles de partis et de factions ébranlent régulièrement le pays, et la Constitution démocratique de 1921 ne sera jamais réellement viable. En 1923 P. se retire, résigné, jusqu'en mai 1926 où, à la tête de l'armée, il dirige un coup d'État qui lui redonne le pouvoir. Certes, il laisse les institutions de la Constitution apparemment intactes, mais en fait, jusqu'à sa mort, il dirigera son pays de façon dictatoriale, selon ses conceptions d'une démocratie présidentielle contrôlant l'exécutif, et avec le soutien d'un groupe de jeunes officiers (les « colonels ») qui lui sont tout dévoués. Il signe avec l'Allemagne hitlérienne un pacte de non-agression (26 janv. 1934). Malgré une apparente accalmie de la situation, cette dernière période que P. passe au service de son pays n'aboutit pas à la consolidation du nouvel État. La nouvelle Constitution, qui entre en vigueur en avril 1935, finalement élaborée après de longues années de lutte pour un exécutif fort, ne sera pas non plus un instrument efficace pour ses successeurs.




PILSUDSKI, Josef (Zulowo, Lituanie, 1867-Varsovie, 1935). Maréchal et chef d'État polonais. Après avoir milité pour l'indépendance de son pays, acquise en 1918, il s'empara du pouvoir en 1926 à la suite de la « marche sur Varsovie », exerçant jusqu'à sa mort un gouvernement autoritaire. Né en Pologne sous domination russe, d'une famille noble originaire de Lituanie, Pilsudski, nationaliste et socialiste, fut d'abord déporté pendant cinq ans en Sibérie pour activités subversives (1887-1892). Libéré, il fut l'un des fondateurs du Parti socialiste polonais (1892) et organisa en 1914 les « légions polonaises » qui combattirent aux côtés des Austro-Allemands contre la Russie. Après la proclamation du premier gouvernement indépendant en Pologne (1918), Pilsudski fut élu par la diète chef de l'État ( 1919) et commandant suprême de l'armée. Hostile au tracé oriental de la Pologne (ligne Curzon fixée par lord Curzon en 1919), il engagea la guerre contre l'URSS ( 1920-1921) qui fut conclue par le traité de Riga qui donna à la Pologne une bande de 200 km au-delà de la ligne Curzon (frontière de la Pologne jusqu'en 1939). Cependant, devant l'instabilité gouvernementale du régime parlementaire établi par la Constitution de 1921, Pilsudski (retiré depuis 1922) s'empara du pouvoir par un coup d'État militaire (1926). Président du Conseil et ministre de la Guerre, il exerça jusqu'à sa mort un gouvernement autoritaire. La dictature fut maintenue par le maréchal Rydz-Smigly (1935-1939).

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