Databac

Pierre III le Grand (1239-1285); roi d'Aragon [1276-1285].

Pierre III le Grand (1239-1285); roi d'Aragon [1276-1285]. P. est l'aîné des fils que Jacques (Jaime) Ier a eus de son union avec sa seconde épouse Violante de Hongrie. Celle-ci, en 1248, obtient que P. recueille, de l'héritage paternel, la Catalogne et les Baléares ; ses autres frères devaient recueillir le royaume de Valence (Jacques) et le Roussillon (Ferdinand) ; son demi-frère Alphonse devait monter sur le trône d'Aragon. La mort de ce dernier change tout ; en 1262, le roi Jacques Ier fait de P. son principal héritier. La même année, P. épouse Constance, fille du Staufen Manfred et future héritière des droits sur le trône royal de Sicile. Après son couronnement, il doit tout d'abord réprimer le soulèvement des Maures de Valence et repousser une invasion du comte de Foix. En 1278, il parvient à obliger son frère Jacques, roi de Majorque, à lui faire allégeance. Il se consacre ensuite avec réussite à sa politique étrangère, qui influence le cours de la politique européenne. En 1280, il entreprend une expédition vers Tunis. Après les Vêpres siciliennes (30 mars 1282), il s'embarque pour la Sicile où, à Palerme, il est proclamé souverain et couronné (31 août). Soutenu par une coalition composée du roi de Castille et de l'empereur byzantin, il se bat avec succès contre Charles Ier d'Anjou. Dès le 18 novembre 1282, le pape Martin IV, suzerain de la Sicile, excommunie P., le déclare déchu de son trône et fait prêcher une croisade contre lui. En 1283, P. prend Malte et commence des opérations en « Sicile » continentale. Les armées croisées dirigées par le roi de France Philippe III envahissent l'Aragon. Grâce à l'audace de P. et à la supériorité de la flotte catalane, l'armée des croisés est anéantie. Mais il ne survit que brièvement à la victoire et à son adversaire Philippe III : il meurt le 2 novembre 1285. Son fils aîné Alphonse III lui succède comme roi d'Aragon [1285-1291]. Le puîné, Jacques, futur Jacques II d'Aragon [1291-1327], se proclame roi de Sicile et agit indépendamment de son frère. Chevaleresque, et apprécié comme tel à son époque, diplomate, P. a dû affronter plusieurs oppositions intérieures, d'abord celle de son frère Jacques, puis celle de ses sujets, assez peu favorables aux guerres siciliennes qui font monter les impôts. Face à l'Union aragonaise, P. a dû concéder en 1283 le « Grand Privilège », qui accroît le rôle des Etats ; et l'année suivante, face aux Cortès de Barcelone, une nouvelle Constitution catalane.

Liens utiles