Databac

Pierre d'Ailly (1351-1420) ; cardinal.

Pierre d'Ailly (1351-1420) ; cardinal. Quoiqu'il joue en son temps un rôle de premier plan, P. ne laisse pas d'oeuvre personnelle marquante et reste surtout connu pour son rôle au concile de Constance. Brillant élève de l'excellent collège de Navarre à Paris, orateur remarquable et modéré, il est très vite l'homme le plus influent de l'université de Paris, dont il est chancelier de 1389 à 1395. Celle-ci connaît avec le Grand Schisme son heure de gloire en politique ; elle préconise officiellement les idées de P. qui souhaite un concile général pour mettre fin au schisme (1381). Il se désolidarise ensuite de l'Université qui demande aux deux papes d'abdiquer, car lui-même vient d'être fait évêque par Benoît [XIII]. Il ne rejoue un rôle qu'en 1407 avec l'ambassade française qui demande aux papes de s'entendre ou d'abdiquer ; il est au concile de Pise, et en 1411 Jean [XXIII] le fait cardinal. Mais c'est au concile de Constance qu'il donne sa mesure ; il domine la « nation » française de son autorité comme de son éloquence et aligne les arguments en faveur de la supériorité du concile sur le pape, doctrine que le concile fait sienne (décret Sacrosancta). Il associe clairement ainsi le conciliarisme et l'idée de réforme ; ses voeux sont remplis : le pouvoir du pape est tempéré par le concile et les cardinaux. Il fait déposer Jean [XXIII], condamner Jean Hus et défend sa nation contre les Anglais haïs ; il est vraiment l'un des grands meneurs du concile. Bibliographie : B. Guenée, Entre l'Eglise et l'Etat : quatre vies de prélats français à la fin du Moyen Âge, 1987, p. 125-299.

Liens utiles