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Pie X, Giuseppe Sarto (Reise, près de Trévise, 1835-Rome 1914)

Pie X, Giuseppe Sarto (Reise, près de Trévise, 1835-Rome 1914) ; pape [1903-1914], Né dans un village de la Vénétie intérieure, dans une famille modeste de dix enfants, il poursuit sa formation au séminaire de Padoue grâce à une bourse d'études ; il est ordonné prêtre en 1858 et exerce des charges pastorales dans deux paroisses rurales de Vénétie. Appelé à la direction du séminaire de Trévise en 1875, il est successivement nommé évêque de Mantoue en 1884 où il fait preuve d'un grand zèle religieux ; Léon XIII l'élève au Sacré Collège des cardinaux en 1893 et le nomme patriarche de Venise en 1894, malgré l'hostilité du gouvernement italien. Le conclave qui se réunit à Rome au lendemain de la mort de Léon XIII voit, pour la dernière fois dans l'histoire de l'Église catholique, une exclusive portée par un gouvernement catholique (en l'occurrence l'Autriche) contre l'ancien secrétaire d'État de Léon XIII, le cardinal Rampolla qui, à la veille d'être nommé pape, doit se retirer. A la surprise générale, c'est le patriarche de Venise qui est élu le 4 août 1903 ; il prend le nom de Pie X. Son pontificat manifeste aussitôt une rupture avec celui de son prédécesseur : pape profondément religieux et pastoral, mais également autoritaire et impulsif, étranger au monde de la Curie romaine et aux affaires diplomatiques (dont il confie le soin à son secrétaire d'État,Je cardinal Merry del Val), P. opte dans l'Église et dans ses rapports avec les États pour une ligne fondamentalement intransigeante. Dans le domaine proprement religieux, il combat avec énergie les nouvelles formes d'exégèse critique de la Bible (Loisy, Tyrrell, Hügel, Buonaiuti) et les condamne sous le nom de modernisme (décret Lamentabili et encyclique Pascendi, 1907), non sans laisser se développer un climat oppressant pour la recherche intellectuelle dans l'Église ; il promeut la communion précoce des enfants, ou première communion (1910) et restaure le chant liturgique. Il opère une profonde réforme de la Curie romaine (constitution Sapienti consi-lio, 1908) dans le sens d'une simplification et d'une centralisation accrues. En France, il condamne vigoureusement le régime de séparation de l'Église et de l'État (encyclique Vehementer nos, 1906) et interdit aux catholiques d'adhérer aux associations cultuelles mises en place pour l'entretien des édifices religieux (encyclique Gravissimo officii munere, 1906). Hostile à toute forme de démocratie chrétienne, il condamne également le mouvement du Sillon fondé en France par Marc Sangnier (1910) et surveille étroitement l'oeuvre des congrès et l'Action populaire en Italie. Inquiet cependant de la fascination exercée par les doctrines monarchistes de FAction française de Charles Maurras parmi l'opinion catholique en France, il s'apprêtait également à la condamner (1914) lorsqu'il meurt à la veille du déclenchement du premier conflit mondial ; son décret sera publié par Pie XI en 1926. P. a été canonisé par l'Église catholique le 29 mai 1954. Bibliographie : C. Ledré, Pie X, 1952 ; P. Fernessole, Pie X, sa vie, son oeuvre, 1952, 2 vol.



PIE X, Guiseppe Sarto, saint (Riese, Vénétie, 1835-Rome, 1914). Pape de 1903 à 1914. Il condamna la rupture du Concordat de 1801 par la France qui avait décidé la séparation des Églises et de l'État (1905). Il se prononça surtout contre le modernisme, tentative faite au début du XXe siècle pour adapter les méthodes de la critiques scientifique au message de l'Évangile. Pie X restaura la musique sacrée, ordonna la refonte du bréviaire et du psautier, et fit opérer une refonte du droit canon. Il fut canonisé en 1954. Voir Briand (Aristide), Combes (Émile), Sangnier (Marc).

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