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Pie VII, Grégoire Barnabé Louis Chiaramonti (Césène 1742-Rome 1823); pape [1800-1823].

Pie VII, Grégoire Barnabé Louis Chiaramonti (Césène 1742-Rome 1823); pape [1800-1823]. Issu d'une famille noble, ce pieux bénédictin doit son ascension dans la hiérarchie du clergé séculier à son parent, le pape Pie VI, qui le fait évêque de Tivoli (1782) puis d'Imola, et cardinal (1785). Il lui succède en mars 1800 sur le trône pontifical. Il s'emploie d'abord à réorganiser les finances, l'administration et la justice dans ses États, secondé par le cardinal Consalvi. Mais c'est surtout l'histoire des relations du pape avec Napoléon qui marque ce long pontificat. Les premiers contacts sont amicaux : les négociations en vue du Concordat aboutissent à la signature, le 15 juillet 1801, par le cardinal Consalvi, de ce texte qui rend à T Église catholique de France une existence légale. Même si les Articles organiques du 8 avril 1802 suscitent à Rome quelques inquiétudes, P. consent néanmoins à se rendre à Paris pour participer au sacre de Napoléon (2 déc. 1804). Il y reste quatre mois. Peu après son retour à Rome (mai 1805), les premiers incidents éclatent : en évacuant le royaume de Naples, les troupes françaises occupent Ancône (fin 1805), puis Napoléon exige l'expulsion de tous les conseillers étrangers hors des États pontificaux. Devant le refus de P., l'Empereur fait occuper les principautés de Bénévent et de Ponte-Corvo. En 1806, P. refuse d'entrer dans le système du blocus continental en invoquant la neutralité du pouvoir pontifical. Napoléon réplique en envoyant les troupes françaises occuper Rome (2 févr. 1808) et en annexant les Etats pontificaux, incorporés à l'Empire français le 17 mai 1809. L'excommunication fulminée le 10 juin suivant vaut au pape d'être arrêté, peut-être par un excès de zèle de la part du représentant de l'Empereur, et emmené à Savone, près de Gênes, où P. se comporte en captif, refusant de tenir une cour et de toucher les deux millions de revenu annuel que lui assure le sénatus-consulte annexant Rome à l'Empire. Surtout, P. refuse de donner l'investiture canonique aux évêques nommés par Napoléon. En 1811, ce dernier pense pouvoir régler le problème religieux en convoquant à Paris un concile national et en envoyant à Savone une députation d'évêques, mais en vain. Aussi, en mai 1812, Napoléon décide de faire venir le pape à Fontainebleau, où celui-ci arrive le 20 juin. Les négociations aboutissent à la mise sur pied en janvier 1813 d'un nouveau Concordat d'inspiration très gallicane, mais peu après, sur les représentations énergiques des cardinaux Pacca et Consalvi, P. se rétracte. Malgré sa fureur, Napoléon, qu'on a accusé à tort d'avoir brutalisé le Saint-Père, préfère renvoyer son prisonnier à Rome. De retour le 25 mai 1814 dans la Ville éternelle, d'où il repart pour un court séjour à Gênes pendant les Cent-Jours, P. s'occupe à remettre de l'ordre dans ses Etats, récupérés à l'issue du congrès de Vienne dans leur quasi-intégralité, à l'exception d'Avignon et du Comtat Venaissin. Se refusant à toute persécution, il va jusqu'à accueillir auprès de lui la mère et l'oncle de l'empereur déchu, et à plaider auprès du cabinet anglais un adoucissement du sort de celui-ci. Ayant procédé dès son retour à Rome au rétablissement de l'ordre des Jésuites, il consacre le reste de son pontificat à la restauration des Eglises dans les différents États d'Europe. Il signe ainsi avec la France en 1817 un nouveau Concordat, refusé aussitôt par les Chambres, puis bientôt d'autres Concordats avec la Bavière, la Sardaigne (1817), Naples, ainsi qu'avec la Russie (1818) et la Prusse (1821) au sujet de l'Église de Pologne. Il encourage les missions, supprime dans ses États la torture et une partie des droits seigneuriaux, mais lance en 1821 un anathème contre les Car-bonari et autres sociétés secrètes. Immortalisé par plusieurs portraits et tableaux de David, ce digne adversaire de Napoléon meurt en août 1823. Bibliographie : B. Melchior-Bonnet, Napoléon et le pape, 1958.



PIE VII, Barnaba Chiaramonti (Cesana, 1742-Rome, 1823). Pape de 1800 à 1823. Il s'opposa vigoureusement à la politique de Napoléon Ier. Après avoir signé le Concordat de 1801 et sacré Napoléon empereur (2 décembre 1804), Pie VII se heurta rapidement à lui et, ayant refusé d'appliquer le Blocus continental à l'encontre de l'Angleterre, vit ses États occupés puis annexés à l'Empire (1809). Après avoir excommunié Napoléon, il fut arrêté et emprisonné mais refusa de se plier aux exigences de l'Empereur. Rentré à Rome sous la Restauration, il obtint du congrès de Vienne la restitution presque totale de ses possessions. La politique hostile de Napoléon à l'égard de la papauté lui avait aliéné la plupart des catholiques qui se détachèrent du régime. Voir Jésus (Compagnie de).

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