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Pie IX, Giovanni Maria Mastai Ferretti (Senigallia 1792-Rome 1878) ; pape [1846-1878].

Pie IX, Giovanni Maria Mastai Ferretti (Senigallia 1792-Rome 1878) ; pape [1846-1878]. Originaire d'une famille de petite noblesse des Marches, il poursuit à Volterra, puis à Rome, des études interrompues par l'invasion napoléonienne et la maladie (attaques d'épilepsie) ; il s'établit à Rome après 1814, se dévoue aux hôpitaux et à la prédication et est ordonné prêtre en 1819. Après une mission diplomatique sans lendemain en Argentine et au Chili (1823-1825), il devient directeur de l'hospice romain de S. Michel a Ripa, puis archevêque de Spolète (1827-1832) et évêque d'Imola (1832-1846) où il se fait apprécier par son zèle pastoral et sa modération ; le pape Grégoire XVI le fait cardinal en 1840. A la surprise des chancelleries, il est élu pape au terme d'un conclave de deux jours, le 16 juin 1846, et prend le nom de Pie IX. Les premières années du pontificat de P. sont marquées par les ambiguïtés et les désillusions. Le nouveau pape passe pour libéral parce qu'il décrète une large amnistie (1846), modernise l'État pontifical en instituant un Conseil des ministres, une garde civique et une Consulte représentative (1847), et accorde enfin une constitution (le Statuto de 1848). Entraîné malgré lui dans la guerre des nationalités italiennes (Piémont, Milan, Venise) contre l'Autriche au printemps 1848, il refuse d'engager les États de l'Église dans la guerre et se heurte àv des manifestations d'hostilité croissante. A la suite de l'assassinat de son ministre Pelle-grino Rossi (15 nov.), le pape s'enfuit secrètement de Rome le 24 novembre 1848 et s'établit dans le royaume de Naples, à Gaète, puis à Portici, tandis qu'est proclamée la République romaine, bientôt dirigée par Mazzini. L'armée d'intervention française du général Oudinot met fin à la République malgré la résistance héroïque de Garibaldi et rétablit le gouvernement pontifical (juill. 1849). Précédé par un triumvirat de cardinaux, P. ne rentre à Rome que le 12 avril 1850. Assisté depuis l'automne 1848 par le très politique cardinal Antonelli, P. donne une impulsion nouvelle à la vie religieuse. Il proclame le dogme de l'immaculée Conception de Marie (8 déc. 1854), condamne avec vigueur le libéralisme doctrinal et politique (encyclique Quanta cura et Syllabus des erreurs modernes, 1864) et réunit le premier concile du Vatican (1869-1870) qui vote, malgré les résistances d'une minorité d'évêques, le dogme de l'infaillibilité pontificale (constitution Pastor aeternus du 18 juill. 1870) ; il multiplie les béatifications et les canonisations, rétablit la hiérarchie catholique en Angleterre (1850) et en Hollande (1853) et développe considérablement les missions. Mais son pontificat est dominé par la « question romaine ». P. demeure en effet fermement attaché aux possessions temporelles de la papauté en Italie, garantie à ses yeux de l'indépendance de l'Eglise. Il doit faire face à l'élan irrésistible qui conduit l'Italie à faire son unité sous la direction du Piémont. Au lendemain de l'intervention de Napoléon III contre l'Autriche négociée par Cavour (1859), les troupes pontificales du général Lamoricière sont vaincues à Castel-fidardo (1860) : les Légations, les Marches et l'Ombrie sont rattachées après plébiscite au nouveau royaume d'Italie (1861). Malgré la résistance opiniâtre du pape afin de conserver Rome et le Latium, défendus par les zouaves pontificaux du colonel de Cha-rette contre les volontaires de Garibaldi (combat de Mentana, 1867) et protégés par la diplomatie française, les troupes piémon-taises entrent à Rome, au lendemain de la défaite de Napoléon III devant la Prusse, le 20 septembre 1870, et le roi Victor-Emmanuel II s'établit au palais du Quirinal avant de transférer sa capitale de Florence à Rome. Les dernières années du pontificat de P., prisonnier volontaire dans son palais du Vatican malgré la loi des Garanties (1870) votée en sa faveur par le Parlement italien, sont très sombres. Le pape, célébré par toute la catholicité comme un martyr, refuse de reconnaître le royaume d'Italie et interdit aux catholiques italiens de participer à la vie politique de leur pays (doctrine du non expe-dit, 1871). Il doit également faire face, en France, à l'échec des tentatives de restauration monarchique et à la montée des forces républicaines et anticléricales, et en Allemagne, à la bataille du Kulturkampf engagée par Bismarck contre l'Église catholique. Lorsque P. meurt au terme de près de trente-trois ans de pontificat, le 7 février 1878, il laisse l'Église catholique et la papauté dans un état préoccupant d'affaiblissement politique et de raidissement intransigeant. Bibliographie : R. Aubert, Pie IX, 1964.



PIE IX, Giovanni Maria Mastai Ferretti (Senigallia, 1792-Rome, 1878). Pape de 1846 à 1878. Hostile au mouvement patriote italien après 1848, il fut le défenseur de l'ordre et de la religion face au libéralisme, au laïcisme et au socialisme. Rendu d'abord populaire lorsqu'il accorda, en 1848, une Constitution aux États pontificaux, Pie IX refusa de prendre la direction du mouvement unitaire italien en s'opposant à l'Autriche et fut rapidement dépassé par le mouvement populaire qui établit une République à Rome, l'obligeant à fuir. Rétabli dans son pouvoir temporel par les troupes françaises (1849-1850), Pie IX ne cessa dès lors de s'opposer aux patriotes italiens. Cette lutte aboutissant en 1870 à la prise de Rome et à l'annexion des États pontificaux par le royaume d'Italie, le pape se considéra alors comme prisonnier au Vatican. Sur le plan spirituel, Pie IX proclama le dogme de l'immaculée Conception (1854) et réunit en 1870 le premier concile du Vatican, proclamant l'infaillibilité pontificale en matière doctrinale. Son attitude intransigeante se manifesta encore dans l'encyclique Quanta cura où il condamna le socialisme et le libéralisme, ce qui symbolisa, aux yeux des non-croyants, l'obscurantisme de l'Église de Rome. Voir Latran (Accords du), Cavour (Camillo Benso, comte de), Garibaldi (Giuseppe).

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