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PICHETTE Henri 1924

PICHETTE Henri 1924
Né à Châteauroux, de père américain et de mère française. Ses Apoèmes (1947) avaient été partiellement édités, déjà, dans Les Temps modernes de Sartre. Mais l’année suivante, éclate sur scène, grâce un peu à Gérard Philipe et Maria Casarès, le triomphe des Épiphanies, épisodes de la vie (et mort) du poète. Cette œuvre de jeunesse, où gronde et crépite tour à tour la colère de l’homme généreux, n’aura rien perdu de son élan, ni du pouvoir explosif de son verbe lyrique quand elle va sortir en librairie (revue et corrigée, il est vrai) une génération plus tard, en 1969. Mais auprès de cette réussite et de cette surprise, Nucléa jouée au TNP en 1952, et malgré un dispositif d’Alexander Calder réduit à de simples échafaudages tubulaires, apparut très en retrait ; ainsi, les noms de certains des héros, Gladior, Tellur... (anticipant en quelque sorte sur ceux des « chevaliers » dans les BD de science-fiction). Et de même, les vers, d’une régularité bien inattendue après la prose déchiquetée (à la Rimbaud) et les bouffées délirantes d’enthousiasme des Épiphanies.
Henri Pichette retrouvera par contre toute sa fraîcheur d’âme et sa saine révolte, à l’occasion de l’insurrection de Budapest, avec Les Revendications (1957), dont l’élément majeur est une longue épopée en six chants, mise en péril cependant par un titre insolemment prosaïque, Évolution de la révolution, et par une prosodie trop sage (vers alexandrins). Ce nouveau Pichette aurait pu se prévaloir du génial précédent de Chénier et de son mot d’ordre : « Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques. » Mais peu après, dès 1961, Henri Pichette renonce à sa foi dans la mission du poète au service de tous les hommes, et il s’adonne à l’humour élégiaque des Odes à chacun.

■ Œuvres - En poche: Les Épiphanies, mystère profane (coll. Poésie/Gallimard). - Nucléa (ex-coll. Répertoire TNP).

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