Phobie
Phobie Peur intense liée à la menace du surgissement d’un objet ou d’une situation. Ce symptôme fréquent apparaît à certains moments précis du développement de l’enfant. Il peut aussi être organisé en véritable névrose phobique que Freud intitulera hystérie d’angoisse pour souligner la proximité de son mécanisme avec l’hystérie de conversion. Comme dans l’hystérie, le mécanisme à l’œuvre consiste en une séparation de l’affect d’avec la représentation, à ceci près que la libido ici n’est pas convertie mais libérée sous forme d’angoisse. Ce qui est en jeu dans la phobie est l’angoisse de castration. Le signifiant phobique, véritable signifiant à tout faire selon le mot de Lacan, vient témoigner à la fois de la défaillance et de l’instauration de la métaphore paternelle. Il organise un ordre, instaure une limite entre des espaces effrayants et lieux possibles d’accès et supplée un temps au Nom-du-Père.
phobie, peur irraisonnée et obsédante relative à certains objets ou à certaines situations. Parmi les thèmes phobiques que l’on peut rencontrer, les plus fréquents se rapportent aux espaces libres (agoraphobie) ou clos (claustrophobie) et aux animaux (zoophobie). Tout le comportement du malade consiste à conjurer l’angoisse en évitant l’objet phobique ou à se tourner vers un objet rassurant. Pour les « comportementalistes », les phobies seraient des conduites acquises à la suite d’expériences malheureuses et amplifiées par les réactions excessives de l’entourage ou par l’insécurité due à l’absence de la mère. Elles relèveraient de la thérapie comportementale. Pour les psychanalystes, le mécanisme causal de la névrose phobique est un conflit intrapsychique inconscient Le sujet a peur de ses pulsions, auxquelles il substitue un objet C’est parce qu’il ne peut pas les assumer et pour nier leur réalité qu’il déplace son angoisse sur un objet symbolique.
phobie, peur obsédante et angoissante qui s'attache à certains objets ou à certains actes (par exemple : l'agoraphobie, peur morbide du vide et de l'espace, qui empêche un individu de traverser une place publique et le pousse à raser les murs; la claustrophobie, peur d'être enfermé; l'érythrophobie, peur de rougir). — La présence d'une phobie empêche souvent d'agir dans la vie et de se réaliser pleinement.
PHOBIE SCOLAIRE. Refus de l’école manifesté par l’enfant anxieux et qui, bien qu’ayant parfois une expression identique à celle de la fugue, s’en différencie par sa signification psychogène. La fugue de l’écolier, communément appelée "école buissonnière", se situe en général dans le cadre social de la dissociation familiale et de l’abandonnisme ; la phobie scolaire, au contraire, est "la résultante du climat familial pathogène d’un foyer uni que domine l’attitude plus ou moins névrotique de la mère". Il existe plusieurs degrés de la phobie scolaire. 1. Au minimum c’est un simple désarroi ; l’enfant accepte l’école, mais il reste en marge et se réfugie souvent auprès de la maîtresse ou d’une femme de service. Sa durée est courte. 2. A un degré de plus c’est la crise d’anxiété qui éclate à l’occasion du premier départ pour l’école et se répète tous les jours suivants dans les mêmes circonstances. Elle traduit le refus angoissé de l’enfant de quitter sa mère et s’exprime par un accès de colère avec rage, devant lequel la mère cède le plus souvent. La fréquentation scolaire peut alors être suspendue plusieurs semaines ou plusieurs mois. D’autres fois, la crise d’anxiété n’apparaît pas aussi spectaculaire, mais donne lieu à des troubles somatiques, qui deviennent rapidement un moyen de chantage, douleurs abdominales, vomissements réitérés, accidents énurétiques et encoprésiques stéréotypés. 3. Après 8 ans le caractère phobique de l’anxiété se dessine plus nettement. Au moment d’entrer dans l’école, l’enfant, pris de panique, change de direction, flâne dans la rue, inquiet en attendant l’heure habituelle du retour à la maison. Le motif allégué est le plus souvent futile : peur des camarades, crainte du maître, crainte d’une punition. Quoi qu’il en soit, l’enfant est toujours un hyperémotif, en butte au comportement nocif des parents, et qui voit le monde comme hostile. Souvent est impliquée l’attitude d’une mère anxieuse, captative, infantile, mais celle du père est aussi un élément perturbateur. En fait, c’est le climat conjugal qui entretient le conflit psychologique de l’enfant vis-à-vis du monde extérieur et dont le refus de l’école ne traduit qu’un des aspects.