PHILOSOPHIE
PHILOSOPHIE Elle se décompose, durant cette période, en deux domaines : la logique et la théologie. La première, qui s’ordonne en logique ancienne (illustrée en particulier par Abélard) et logique moderne - qui profite de la redécouverte des traités d’Aristote -, n’a pas accès à la métaphysique, domaine réservé de la théologie. Jusqu’au xiiie siècle, cette dernière n’est enseignée en France qu’à la seule faculté de théologie catholique de l’université* de Paris*. La grande nouveauté sera l’apparition d’une pensée née d’une meilleure connaissance des œuvres du même Aristote et qui trouve sa formulation exemplaire dans la Somme théologique de Thomas d’Aquin. D’abord mal vu par 1’Église (il est condamné en 1277 par l’évêque de Paris), le thomisme rencontrera un vif succès auprès des étudiants qui, toujours soucieux de fronder l’autorité ecclésiastique, se pressent à Paris suivre l’enseignement de Thomas d’Aquin et d’Albert le Grand.
PHILOSOPHIE, PHILOSOPHIE GÉNÉRALE, PHILOSOPHIE PREMIÈRE
♦ Dans ses sens non spécialisés, le mot philosophie peut être synonyme vague de sagesse, aussi bien modeste et résignée que témoignant d’un jugement équilibré à l’égard de toute chose, et désigner aussi une certaine vision du monde, mais non explicitée, et souvent peu explicitable.
♦ Historiquement, synonyme (depuis Aristote jusqu’au xvnie siècle) de science, au sens le plus général du mot. En français, l’expression philosophie naturelle a été employée en ce sens jusqu’au XIXe siècle.
♦ Au sens technique, système de réflexion critique sur les questions relatives à la connaissance et à l’action. Dans cette optique, la philosophie peut revenir sur ce que chaque science appréhende directement (par exemple : philosophie de l’histoire). L’étymologie (amour de la sagesse) ne doit pas induire en erreur : l’amour dont il est question est de l’ordre d’un désir ou d’une nostalgie, et la philosophie ne peut être confondue avec la sagesse. On la caractérise en général par son attitude interrogative et non dogmatique, inaugurée par Socrate ; mais on peut noter qu’à évoquer « la philosophie » de tel auteur, on vise cependant un ensemble d’affirmations ou de thèses. Ce qui revient à constater que la philosophie, pour être appréhendée dans toute son extension, doit être comprise comme au-delà de chaque philosophe qui en actualise momentanément une certaine « mort ». Ainsi la philosophie est-elle inséparable, comme l’a particulièrement souligné Hegel (et même si c’était dans son cas pour en annoncer la fin), de son histoire.
♦ L’expression philosophie générale est approximativement synonyme de métaphysique, et est utilisée depuis 1907 dans l’enseignement français pour désigner les problèmes relatifs à la connaissance, à Dieu, à l’âme, aux rapports entre la matière et la conscience, etc.
♦ Quant à la philosophie première, Aristote (qui la qualifie plus précisément de « théologique ») l’oppose à la philosophie « seconde » ou « physique » en ce qu’elle s’intéresse aux premières causes et aux premiers principes (Dieu, les substances, les vérités éternelles...). L’expression se retrouve dans ce sens dans la scolastique et jusque chez Descartes.
Philosophie
Du grec philosophia, «amour de la sagesse» (de philein, «aimer», et sophia, « habileté », « savoir-faire », « sagesse »). - Toute recherche centrée sur les questions fondamentales que l’homme peut se poser à propos du monde et de lui-même. - Jusqu’au XVIIIe siècle, savoir rationnel, ensemble de connaissances organisées en un système cohérent, science. - A partir de Kant, retour critique de la pensée sur elle-même. - Avec un complément de nom, système de thèses et de concepts propre à un penseur (exemple : la philosophie de Descartes). - Philosophie première : chez Aristote, science qui étudie l’Etre en tant qu’être (synonyme : métaphysique).
• D'après la tradition, c'est le mathématicien grec Pythagore (VIe siècle avant J.-C.) qui aurait substitué le mot philosophos (« qui aime la sagesse ») au mot sophos (« sage », « savant »), jugé trop ambitieux. • La plupart des disciplines aujourd'hui constituées en sciences positives sont nées dans le giron de la philosophie. Tel est le cas, par exemple, de la logique, de la physique (longtemps appelée « philosophie naturelle »), ou de la psychologie. • Dès Platon, la philosophie est envisagée comme l'effort spéculatif de la pensée pour atteindre l'essence des choses, indépendamment de toute fin utilitaire. Pourtant, Platon le premier souhaite que ceux qui sont parvenus à contempler les Idées conduisent les affaires de la cité : « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités, [...] il n'y aura de cesse aux maux de la cité, ni, ce me semble, à ceux du genre humain ». • Pour Hegel, toute philosophie a pour tâche de saisir son temps dans la pensée, de nous aider à comprendre ce qui est. Aussi, d'une certaine façon, vient-elle « toujours trop tard », une fois l'événement révolu, quand la pièce est déjà terminée.
, mais plutôt pour le prix de ces questions elles-mêmes » (Russell). 11. — Toute étude qui entend fonder dans le retour sur soi de la conscience humaine, soit la connaissance en gén., soit une certaine connaissance du vécu, du réel, essentielle à l’homme, et différente de la science ; Syn. philosophie du sujet. 12. — Activité critique visant à établir la légitimité des principes de la science ou de l’action : « La philosophie a pour but l’éclaircissement logique de la pensée » (Wittgenstein). 13. — Étude prenant pour objet une discipline déjà constituée et visant à en établir les caractéristiques, à montrer les principes, explicites ou non, qui la guident, et les problèmes qu’elle pose ou qu’on peut poser à son propos, sans qu’elle-même soit susceptible de les résoudre ; cf. épistémologie.