PHILIPPE Ier (1052-1108) - Capétien

PHILIPPE Ier (1052-1108) - Capétien

• Roi de France [1060-1108]

Quand Philippe Ier succède à son père, Henri Ier, il n’a que 7 ans. Son oncle, Baudoin V, comte de Flandre, est régent jusqu’à ce que le roi soit déclaré majeur en 1066. Doté d’un sens politique aigu. Philippe Ier perçoit la catastrophe constituée par l'abandon de la Bourgogne par Henri Ier. Dès lors, il n’aura qu’un seul but : étendre le domaine royal. En 1066, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, envahit l’Angleterre, dont il s’empare (il s’y fait sacrer roi le 25 décembre). Pour se protéger d’un aussi puissant voisin, Philippe s’allie à la Flandre et à l’Anjou. En 1068, Philippe annexe le Gâtinais et une partie du Vermandois, puis, en 1077, le Vexin. En 1087, les Normands attaquent ce Vexin français, mais Philippe, grâce à la mort de Guillaume le Conquérant, les contient. Il mène ensuite une politique d’affaiblissement des ducs de Normandie en essayant de semer la discorde. Le 27 novembre 1095, au concile de Clermont, est prêchée par Urbain II la première croisade, qui va conduire à la prise de Jérusalem en 1099. L’abbaye de Cîteaux, fondée en 1098. symbolise un renouveau de l'élan chrétien. Entre 1095 et 1104, Philippe a de graves démêlés avec le pape, qui l'excommunie pour ses aventures matrimoniales et ses exactions envers les biens du clergé. Ce qui ne l’empêche pas d’associer son fils Louis à la gestion du royaume, ni de le faire couronner en 1098, pas plus que d’annexer, en 1101, la seigneurie de Bourges. C’est aux alentours de 1100 que sont composés les 4 000 vers de la Chanson de Roland, la plus célèbre des chansons de geste. Philippe Ier meurt le 30 juillet 1108 à Melun. Si du point de vue de l’agrandissement du royaume, le bilan de son règne est positif, ses conflits avec l’Eglise ont affaibli son prestige et son image. Louis VI, son successeur, saura s’en souvenir.

Philippe Ier (1052-1108)

Dates de règne : 1060-1108 Épouses : Berthe de Hollande (1055-1094), Bertrade de Montfort (1070-1118). Philippe Ier n a que huit ans quand son père meurt. Une régence est instituée, associant sa mère Anne de Kiev et son oncle Baudouin V. Philippe Ier agrandit le domaine royal mais il échoue dans son alliance avec Robert Courteheuse contre son père Guillaume le duc de Normandie, devenu roi d’Angleterre. A l’image de son aïeul Robert II, les mésaventures sentimentales ont davantage influencé la renommée du roi que ses faits d’armes. Il répudie sa première femme après vingt ans de mariage. Il s’est épris de Bertrade de Montfort, la femme de Foulques d’Anjou, et l’enlève, ce qui provoque un immense scandale. Le pape Urbain II l’excommunie pour bigamie en 1095, mais Philippe ne plie pas. Le pape jette alors l’interdit sur le royaume, en 1100. Le roi cède cinq ans plus tard : Bertrade cesse de vivre avec le roi, même si elle continue à être traitée en reine. La conduite de Philippe Ier l’empêche de participer à la première croisade, menée de 1096 à 1099. Contrairement aux grands seigneurs, la couronne ne souffre pas de difficultés financières suite aux croisades. Sur le plan de la politique intérieure, le souverain se préoccupe de l’administration du domaine royal qu’il étend de manière significative. Il s’oppose aussi aux seigneurs féodaux et réussit à limiter leurs appétits. Deux ans avant sa mort, il prend soin d’associer son fils Louis au trône. Par le seul principe de la succession héréditaire, à l’issue de ces premiers règnes capétiens, la légitimité de la dynastie semble bien assurée.