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Philippe de Souabe (v. 1177-1208); roi de Germanie [1198-1208].

Philippe de Souabe (v. 1177-1208); roi de Germanie [1198-1208]. P. collabore tout d'abord étroitement avec son frère Henri VI. Il est par lui rappelé de sa vocation ecclésiastique, reçoit des charges délicates comme celles de duc de Toscane (1195) puis de Souabe (1196), entre dans ses plans byzantins en épousant Irène, fille d'Isaac Ange (1197), puis soutient les droits à la succession du jeune fils de l'Empereur, Frédéric. Mais, en raison du péril que représentent le jeune âge de ce dernier et les menées de la coalition entre Rome, Welfs et Angleterre, il est poussé par le parti Staufen sur le trône de Germanie (élection le 6/8 mars 1198, couronnement le 5 sept.). Ce « roi malgré lui » peut vite mettre à profit une série de circonstances favorables : les erreurs répétées de son compétiteur Otton IV, l'affaiblissement de l'Angleterre à la mort de Richard Coeur de Lion, le soutien ferme de la France et de nombreux grands et prélats du royaume, dont les vingt-huit évêques qui, par la « Protestation de Spire » (28 mai 1199) contestent le droit pontifical de ratification de l'élection. Innocent III, de fait, tarde à faire connaître son jugement, qui penche finalement pour son rival. Soutenu par la France et aidé par la déroute de Jean sans Terre, P. parvient à ressaisir l'avantage. À l'Épiphanie 1205, il légitime son pouvoir par un nouveau couronnement royal, cette fois à Aix-la-Chapelle. Voyant l'étoile du Staufen remonter, le pape retourne à l'alliance avec P. (négociations de 1207-1208). Contre la reconnaissance de la politique de « récupération » des territoires de l'État pontifical et de la liberté des élections épiscopales, P. obtient le mariage d'une fille à un neveu d'innocent III et la promesse d'un couronnement impérial. Tout est brisé lorsque le comte palatin Otton de Wittelsbach, à qui la fille du roi avait été promise puis retirée, assassine P. le 21 juin 1208 à Bamberg.

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