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Philippe COUSTEAU

Né en 1940. Décédé en 1979. Le Voyage au bout du monde (1975). Le travail de Philippe Cousteau est indissociable de celui d’Albert Falco, Marshall Flaum, Simone et Jacques-Yves Cousteau, c’est-à-dire de l’empire documentaire et scientifique du commandant J.-Y. Cousteau qui date maintenant de plus de trois décennies: ses livres, ses fiches, ses films distribués à toutes les télévisions du monde sont gérés par la fondation Cousteau et ont immortalisé la Calypso comme le Musée océanographique de Monaco. Né en 1910, Jacques-Yves Cousteau réalisa d’abord une dizaine de courts métrages, dont le premier est en 1943 Par 18 m de fond, avant l’éblouissement en 1957 du Monde du silence, qui connut un immense succès critique et public s’inscrivant d’ailleurs dans le courant d’une véritable vague documentaire (le Kon-Tiki, Alain Bombard, Continent perdu...). Sous le signe de Jules Verne, cette œuvre renouait avec le grand roman d’aventures en filmant la saga d’un groupe masculin soudé par une solide amitié, confronté à une nature inconnue à domestiquer, le contact avec les animaux ajoutant encore une sorte de charme écologique avant la lettre. Apparu au générique en 1964 avec Le Monde sans soleil, Philippe, fils du commandant Cousteau, se spécialisa peu à peu dans le cinéma et fut à ce titre responsable des nombreuses séries TV qui suivirent ainsi que du long métrage Le Voyage au bout du monde. Ces films sont le fruit d’une équipe de collaborateurs à la fois cinéastes, scientifiques, techniciens et sportifs. Chacun peut tout faire (il n’y a pas véritable séparation des tâches entre réalisateur, plongeurs, dramaturges et conseillers scientifiques), et les productions s’élaborent au gré des missions ou des recherches. Avec sa cage antirequins utilisée lors des expéditions en mer Rouge (des plans se retrouvent dans Le Monde du silence et dans l'émission TV Les Requins) et sa Calypso d’où se coordonnent les prises de vues du bateau, des plongeurs sous-marins ou de l’hélicoptère (opérateur Henri Alliet), Philippe Cousteau est un remarquable pédagogue qui avec son équipe a mis au point un matériel spécifique, qu’il s’agisse d’une montgolfière encore plus stable que l'hélicoptère ou de la lentille d’eau claire d’Armand Davso — le technicien caméra de l’équipe — et du flash électronique du Dr Harold E. Edgerton. Bien que cet appareillage soit fort sophistiqué, le côté «artisan bricoleur de génie» n’est pas pour rien dans la fascination qu’exercent ces productions.

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