pétrarquisme
pétrarquisme
Style et tonalité lyriques empruntés au poète italien Pétrarque (1304-1374).
Commentaire
Pétrarque, qui célébra Laure, la femme aimée, dans des sonnets raffinés, inspira deux siècles plus tard toute la poésie amoureuse de la Renaissance française. Exaltation du sentiment, hymne au désir et à l'érotisme dans'la forme particulièrement sophistiquée du sonnet, multiplication des métaphores et des comparaisons précieuses, subtilité rhétorique : tels sont les traits essentiels du pétrarquisme, que l'on retrouve chez Marguerite de Navarre, Maurice Scève, Louise Labbé, Ronsard, traits qui feront l'objet d'une satire dans un poème de Du Bellay, qui pourtant, à ses débuts, pétrarquisa, lui aussi.
Citation
J'ai oublié l'art de pétrarquiser,
Je veux d'Amour franchement deviser,
Sans vous flatter, et sans me déguiser :
Ceux qui font tant de plaintes,
N'ont pas le quart d'une vraie amitié,
Et n’ont pas tant de peine la moitié,
Comme leurs yeux, pour vous faire pitié,
Jettent de larmes feintes.
Ce n'est que feu de leurs froides chaleurs,
Ce n'est qu'horreur de leurs feintes douleurs,
Ce n’est encor' de leurs soupirs et pleurs
Que vents, pluie et orages :
Et bref, ce n'est à ouïr leurs chansons,
De leurs amours que flammes et glaçons,
Flèches, liens et mille autres façons
De semblables outrages.
(Du Bellay, Divers Jeux rustiques, « Contre les pétrarquistes ».)
PÉTRARQUISME nom masc. — Ce qui, dans une œuvre littéraire, évoque un raffinement du sentiment amoureux.
ÉTYM. : le mot fait allusion à l’œuvre de Pétrarque, poète italien du XIVe siècle, dont l’influence s’exerça sur les écrivains français, notamment ceux qui constituaient la Pléiade.