personnification
La personnification est une figure macrostructurale. Elle consiste évidemment à personnifier des choses abstraites, des inanimés ou des animaux, ce qui apparaît dans la mesure où les termes qui réfèrent à ces réalités sont employés comme sujet ou objet de verbes impliquant une relation personnelle humaine, ou, plus largement, en construction syntaxique avec des adjectifs, adverbes ou compléments quelconques impliquant aussi une relation personnelle humaine, ou encore dans une situation d’allocution qui en fait des interlocuteurs. Seule la culture des lecteurs ou des auditeurs détecte là le procédé figuré. Une des marques éventuelles, massive mais de loin la moins fréquente, de la personnification, est à l’écrit l’utilisation d’une majuscule pour la première lettre du mot support de la figure. Dans ce cas-là spécialement, mais aussi dans bien d’autres déterminations verbales de la personnification, se joue une structuration figurée complexe, souvent appuyée sur des figures microstructurales comme la métonymie. Ex. :
Vers le palais de Rosemonde au fond du Rêve Mes rêveuses pensées pieds nus vont en soirée Le palais don du roi comme un roi nu s’élève Des chairs fouettées des roses de la roseraie
Dans cette strophe de « Palais » d’Apollinaire, la majuscule de Rêve ne doit pas faire illusion, car elle sert plutôt à marquer une concrétisation singularisante à valeur de pays fictif (selon une métonymie). En revanche, on a une incontestable personnification des pensées, en rapport avec l’organisation narrative de toute cette première strophe.
=> Figure, macrostructurale; allocution, prosopopée; oratoire; microstructurale, métonymie; symbole.