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PERCEPTION

La perception extérieure est l'acte par lequel un sujet organise immédiatement (sans réflexion) ses sensations présentes, les interprète et les complète par des images et des souvenirs. Le sens de perception interne (ou connaissance que le moi possède de ses états et de ses actes par la conscience) tend à disparaître de la langue philosophique. Ainsi, l'idée de perception suppose une coordination des données des différents sens dont est capable l'animal aussi bien que l'homme. Cependant, comme l'a montré Leibniz, si l'animal est capable de consécutions empiriques qui impliquent souvenir plus que réflexion (la perception du bâton peut déterminer chez lui la fuite), seul l'Homme est capable d'aperception, c.à -d. de la conscience de la perception, qui requiert le raisonnement.

La perception est la fonction par laquelle un sujet se représente les objets qui l'entourent au moyen des sensations qui l'affectent (celles-ci peuvent être considérées comme la matière de la perception). Elle nous sert donc à la fois à agir (je perçois le bruit d'une voiture derrière moi, je monte sur le trottoir) et à connaître (je perçois la différence entre un corps solide et un corps liquide). Cependant, elle est par nature problématique dans la mesure où elle n'est qu'une recomposition du monde et ne constitue pas un critère fiable pour fonder la vérité du jugement.
Étymologiquement, la perception est dérivée du latin "perceptio", qui désigne l'action de recueillir ou récolter. Si la perception récolte des impressions sensibles, elle opère nécessairement une sélection négligeant une partie de l'objet perçu. Par ailleurs, elle ne peut s'emparer que de ce qui se tient dans la limite de nos sens. Enfin, la perception seule ne garantit en rien que cette récolte corresponde effectivement à l'essence de l'objet perçu, ni même qu'il y ait un objet hors d'elle (l'illusion du membre fantôme chez les amputés constitue ici un exemple médical bien connu).

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