Perception, impression, sensation

■ Ces trois termes sont souvent utilisés de façon équivalente pour désigner notre rapport sensible au monde. Nous recevons, éprouvons ou subissons des perceptions, des impressions ou des sensations : ces verbes indiquent notre passivité, qui fait que notre sensibilité est vécue comme «passion». La perception est souvent involontaire: nous subissons une cause que nous ne contrôlons pas (la luminosité, la chaleur du soleil, la douceur de l'air ... ). Elle dépend de notre corps et de nos sens, qui le plus souvent échappent à notre volonté (une aigreur d'estomac, une odeur nauséabonde ... ). ■ Par la perception, nous recueillons autour de nous des données, des informations : nous percevons des objets, des formes, des couleurs, des sons, des odeurs, des goûts, des impressions tactiles. ■ Par l'impression, nos sens sont« imprimés » par un objet : par la douleur, je ressens l'impression laissée par un couteau tranchant. L'impression est donc l'effet sur nos sens d'une cause extérieure. ■ Par la sensation, nous éprouvons une donnée simple des sens: une couleur pour la vue, un son strident pour l'ouïe, etc. ■ Il convient de distinguer perception et sensation: la sensation est une donnée brute des sens (plaisir, couleur. .. ), qui s'explique par un simple mécanisme physique. La perception, par contre, suppose une interprétation des données sensibles (reconnaître la forme d'un objet, comme l’étudie la Psychologie de la Forme), une construction par l'esprit ou l’imagination (la perspective, par exemple), un apprentissage dès l'enfance (comme la perception des formes géométriques, des poids ou des volumes, étudiée par le psychologue Jean Piaget). ■ La sensation est passive et mécanique ; la perception est déjà active, et constitue un début de connaissance en tant qu'interprétation construite du monde .