Zola et l'affaire Dreyfus«Il n'y a pas d'affaire Dreyfus» (Jules Méline).
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 Zola et l'affaire Dreyfus
«Il n'y a pas d'affaire Dreyfus» (Jules Méline)
1898-1902
Le 13 janvier 1898, Zola publie dans
L'A ur ore une lettre ouverte au président
Félix Faure: «J'accuse.>> Il y dénonce
un véritable complot contre le capitaine
Alfred Dreyfus.
Cette prise de position
vaut à Zola une double condamnation:
la perte
de sa Légion d'honneur et l'exil
en Angleterre.
Emile Zola (1840-1902) est alors
au faî te de la gloire.
La série des Rougon
Macquart, histoire naturelle et sociale
d'une famille sous
le second Empire,
inaugure ses recherches littéraires à pré
tentions scientifiques.
C'est à la fois une
étude
de mœurs et un pamphlet dirigé
contre le pouvoir.
Zola en esquisse le plan dès 1869, et le premier volume, La Fortune des Rougon, paraît en 1871.
En
1877, c'est L'Assommoir, consacré à la
misère physique et morale
du proléta
riat.
L'affaire Dreyfus remontait à 1894.
La
découverte d'un bordereau annonçant
l'envoi
de secrets militaires aux Alle
mands avait abouti à la condamnation
du capitaine Alfred Dreyfus, en raison
d'une ressemblance d'écriture;
il avait
été déporté à
vie sur l'île du Diable.
Sa
famille avait mis tout en œuvre pour
obtenir la révision
du procès; elle s'était
assuré le concours de journalistes et de divers hommes politiques.
C'est alors
que le commandant Picquart, chef du 2• bureau, reçoit un «petit bleu» adressé
par le commandant Esterhazy à l'atta
ché militaire allemand Schwartzkoppen.
L'écriture était identique
à celle du bor
dereau.
Désormais commence
«l'affaire sans Dreyfus».
L'accusé passe au second plan:
à la gauche, anticléricale et drey
fusarde, s'oppose la droite, militariste,
catholique et antisémite.
Dreyfus dé
nonce Esterhazy comme
le coupable;
Auguste Scheurer-Kestner, président du
Sénat, et
le député Joseph Reinach ré
clament la révision du procès et obtien
nent l'appui
de Georges Clemenceau.
Le président du Conseil, Jules Méline, s'y
oppose (7 décembre 1897).
Esterhazy,
traduit sur sa demande en conseil de guerre, est acquitté un mois plus tard;
Picquart est arrêté.
Mais l'appel
de Zola est tout de même
entendu; une pétition est signée par
3000 personnes, dont Anatole France et Proust.
Le colonel Henry se suicide en
août 1898, après avoir avoué être
l'auteur
de faux dirigés contre Dreyfus.
Le chef d'état-major, le général Le Mou
ton de Boisdeffre, démissionne.
Esterha
zy s'enfuit.
Un nouveau conseil de guer re réaffirme la culpabilité de Dreyfus,
mais réduit sa condamnation (9 septem
bre 1899); dix jours plus tard, un dé
cret lui accorde une remise de peine ...
interdisant par là toute révision.
Pour tant, en 1906, la Cour de cassation
annule le jugement; Dreyfus est alors
réintégré dans l'armée comme chef
d'escadron.
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