Zimbabwé (2001-2002) : Passage en force
Publié le 30/09/2020
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Zimbabwé (2001-2002) : Passage en force
L'événement de l'année 2001-2002 au Zimbabwé a été l'élection présidentielle des
9 et 11 mars 2002, le gouvernement s'étant exclusivement concentré sur son
propre maintien au pouvoir aux dépens des intérêts nationaux.
Les textes de loi
restreignant les libertés politiques se sont succédé à partir d'avril 2001.
Finalement, en janvier 2002, le Parlement a voté la Loi sur l'ordre public et la
sécurité (Public Order and Security Act), la Loi sur l'accès à l'information et
la protection de la vie privée (Access to Information and Protection of Privacy
Act) et modifié la Loi électorale (Electoral Act), renforçant ainsi les pouvoirs
de la police, proscrivant les réunions publiques, interdisant toute critique du
président et restreignant la participation de la société civile à la vie
politique.
Dans le même temps, les exactions des milices du parti présidentiel,
la ZANU-PF (Union nationale africaine du Zimbabwé-Front patriotique), se sont
multipliées : tabassages et enlèvements de militants du seul parti d'opposition,
le MDC (Mouvement pour la démocratie et le changement), assassinats...
Enfin, le
pouvoir judiciaire, désormais soumis au régime, a poursuivi des responsables de
l'opposition pour «haute trahison».
C'est dans ce contexte qu'a eu lieu l'élection présidentielle, après l'expulsion
des observateurs de l'Union européenne (UE), mais en présence de ceux de l'OUA
(Organisation de l'unité africaine), du Commonwealth et de la SADC (Communauté
de développement de l'Afrique australe).
La stratégie du pouvoir, outre les
violences et intimidations, a consisté à supprimer 30 % des bureaux de vote dans
les zones où dominait le MDC (grandes villes et sud du pays), rendant ainsi
impossible le bon déroulement du scrutin dans les délais.
Malgré la prolongation
du scrutin de 24 heures, obtenue dans la confusion par le MDC, une large partie
des électeurs n'a donc pas pu voter et le président sortant Robert Mugabe a été
déclaré élu avec 56 % des voix contre 42 % à Morgan Tsvangirai.
On estimait que
50 % des électeurs de la capitale n'avaient pas pu voter ; mais les Hararéens
ont élu massivement un maire MDC aux élections municipales tenues elles aussi
les 9-10 mars.
La communauté internationale a diversement réagi.
Les États-Unis, le Royaume-Uni
et plus timidement l'Union européenne ont déclaré les élections frauduleuses.
En
revanche, l'OUA et la SADC ont reconnu la «légitimité» des résultats et la
plupart des États africains, au premier rang desquels l'Afrique du Sud, ont
adopté une attitude soit réservée, soit de soutien au régime de R.
Mugabe.
La
ZANU-PF, en se présentant comme promoteur de la réforme agraire «contre les
colonialistes blancs» (les Zimbabwéens blancs étaient environ 50 000 en 2002,
contre 70 000 en 2000), a donc su mettre l'Afrique de son côté, provoquant
d'ailleurs une crise au sein du Commonwealth dont le Zimbabwé a finalement été
suspendu pour un an.
Le MDC, malgré la répression accrue depuis les élections, a contesté légalement
les résultats et évité les violences.
Mais, dès la mi-mars, de nouvelles
attaques de fermes commerciales ont eu lieu et un fermier blanc a été tué alors
que R.
Mugabe déclarait vouloir accélérer la «redistribution» des terres.
La
fuite en avant paraissait donc devoir continuer, aggravant encore une situation
économique déjà catastrophique : l'inflation atteignait 116,7 % en mai 2002, le
cours du dollar zimbabwéen a continué de chuter, le taux de chômage (plus de 60.
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