Zimbabwé (1996-1997)
Publié le 30/09/2020
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Zimbabwé (1996-1997)
La perspective lointaine de l'expiration du mandat du président Robert Mugabe,
en 2002, a semblé anesthésier la vie politique zimbabwéenne.
Les hommes qui ont
dirigé la lutte d'indépendance, au pouvoir depuis 1980, ont su éviter que le
pays sombre dans l'instabilité.
Toutefois, ce but n'a été atteint qu'au prix
d'une fermeture de l'espace politique sous l'hégémonie d'un seul parti au sein
duquel le débat ne concerne qu'un groupe très étroit.
L'absence de relève
déclarée parmi la génération montante est apparue comme un signe de
désenchantement, mais aussi de prudence.
L'existence d'un secteur privé
relativement développé a absorbé des compétences qui font défaut à la haute
administration.
De ce point de vue, il faut convenir que le Zimbabwé s'est
avancé sur la voie du libéralisme économique, en ce sens que les carrières
politiques ou de la fonction publique y sont moins valorisées que dans la
plupart des pays d'Afrique.
Disposant de solides bases en milieu rural, l'élite vieillissante au pouvoir a
semblé de plus en plus en décalage par rapport aux attentes des milieux urbains
engagés dans la modernisation du pays.
L'existence d'une presse libre et d'une
justice ayant conservé une partie de l'héritage britannique restitue à la scène
politique un aspect ouvert et conflictuel qui ne peut pas s'exprimer dans le
cadre formel du multipartisme ou au Parlement, où seulement deux des 120 sièges
ne sont pas occupés par le parti au pouvoir.
A côté des malversations
financières, les scandales moraux font grand bruit à cause du puritanisme
affiché par R.
Mugabe, mais ces dénonciations n'ont pas d'impact sur la masse de
la population.
La politique de restriction des dépenses publiques a déclenché, en revanche, des
réactions dans les couches moyennes de la population urbaine.
La grève de la
fonction publique d'août et septembre 1996 a conduit le gouvernement à capituler
devant les demandes d'augmentation des traitements.
Elle a été suivie par un
mouvement particulièrement dur dans les hôpitaux, en novembre suivant, face
auquel le gouvernement a réagi de manière répressive en licenciant les grévistes
et en arrêtant leurs leaders.
Outre la dégradation de l'image du gouvernement
dans les villes, cette politique a eu pour effet d'accentuer l'exode des
personnels qualifiés, surtout médecins, infirmiers et enseignants, vers
l'étranger.
Le gouvernement, il est vrai, devait se battre aussi face au FMI (Fonds
monétaire international) qui lui reprochait d'avoir augmenté les fonctionnaires
et qui profitait de l'occasion pour refuser de soutenir la deuxième phase de la
réforme économique.
Cela n'a pas empêché de grandes institutions étrangères
d'accorder des prêts importants pour des investissements privés dans le
tourisme, les services financiers et même l'industrie manufacturière.
Ce dernier
secteur a continué de souffrir de la concurrence de l'Afrique du Sud et montré
peu de signes de rétablissement.
Grâce à de bonnes pluies, l'agriculture a, en
revanche, obtenu des résultats satisfaisants en 1996, tout comme les mines.
La
croissance du PIB a été estimée à 8,1 % en 1996 et l'inflation a été de 16,4 %.
La baisse de cette dernière était un objectif prioritaire du gouvernement..
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