Zhangzy
Publié le 05/03/2022
Extrait du document
«
Zhuangzi est un philosophe chinois du IVe siècle avant J-C, considéré comme le fondateur du taoïsme, une doctrine
qui enseigne la solidarité totale entre la nature et l’homme.
Dans son ouvrage, Les œuvres de Maître Tchouang , il nous explique l’évolution de la virtuosité du travail en prenant
l’histoire d’un cuisinier.
Dans ce 1 er
paragraphe, Zhuangzi nous montre le savoir pratique du cuisinier qu'il considère comme un art, en effet il
le voit comme un spectacle, d'où le champ lexical : "jambes arbouté, cadence, pantomime (pièce mimé), spectacle,
contempler".
Le début de ce texte nous décrit alors cette scène, où le cuisinier est accompagné d'une mélodie
rythmée représentée par la cadence du couteau : qu'on peut comparer à un métronome.
D'ailleurs l'auteur fait une
comparaison avec le rituel de la forêt des mûriers ou l'hymne solennel de la tête de Lynx tout deux étant liés au
monde du spectacle.
D'ailleurs la présence du prince comme spectateur s'émerveillant devant ce tableau que lui présente le cuisiner en
dépeçant un bœuf comme nous le montre ses interjections : whouah, whooh, admirable.
Néanmoins, l'effort du cuisinier reste un travail comme en témoigne les verbes d'actions : dépecer, empoigner,
retenait, immobiliser, frapper.
Mais ce travail si gracieux semble fournir peu d'effort.
De par sa réaction, le prince
rend compte la virtuosité du cuisinier, la grande maitrise absolue de ses geste techniques et de son adresse.
Le cuisinier répond devant cet émerveillement : "vous savez ce qui m'intéresse, ce n'est pas tant l'habilité technique
que l'être intime des choses." C’est-à-dire que la technique n'est qu'un moyen, pourvu que l'on saisisse d'instinct le
fonctionnement des choses.
L'être intime des choses peut renvoyer au Tao développé par Zhuangzi, cad de suivre la
voie naturelle avec son cœur et son esprit afin d'atteindre l'harmonie.
Au début, le cuisiner voyait le bœuf en entier
dans toute sa forme, avec tous ses os.
C'est le début d'un apprentissage, long et ardu.
3 ans + tard, à force de
répétition, il commence à distinguer les "éléments essentiels", c’est-à-dire, les parties du bœuf qui l'intéresse et non
plus l'entièreté de son corps.
Par conséquent, il est encore dans la perception de l'animal, dans l'attention de celui-ci.
Désormais, après des années de travail et d'habileté technique, le boucher n'a plus de compréhension intellectuelle
du bœuf.
En effet, au début le cuisinier apprend de manière théorique, cependant c'est en pratiquant, qu'il dével sa maitrise,
son habileté.
C'est dans l'action complète pure et intuitive que l'apprentissage se réalise.
Comme le dit le proverbe,
c'est en forgeant, qu'on devient forgeron".
Il y a des choses qui ne s'explique qu'en pratiquant.
Pour illustrer cela, on
peut prendre l'exemple des mathématiques.
Au départ, nous apprenons de manière théorique, cad des formules des
propriétés, des théorèmes comme celui de Pythagore dont dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de
l'hypoténuse est égal à la somme des carrées des longueurs des cotés de l'angle droit.
Ce théorème, qui peut paraitre
abstrait et compliqué, est pourtant simple lorsqu'on l'applique au langage mathématique.
Pour ensuite le pratiquer à
maintes reprises afin de le maitriser parfaitement.
Néanmoins, dans le cas du cuisinier, il n'est pas question de maitrise mais de virtuosité.
Le mot désormais marque la fin de l'apprentissage général, basé sur un travail commun à tous, qui devient en ce
point, d'une telle précision qu'une infime partie de cuisiniers accède à la virtuosité.
Ce milieu restreint, où le travail
n'en n'est même un, devient un jeu.
Tout cela montre bien le déroulement de son apprentissage entre le moment ou il a commencé et le point
désormais.
L'art du boucher ne peut d'ailleurs pas être transmis par des mots, il ne pourra jamais expliquer à
quiconque comment dépecer le bœuf, il ne pourra que conseiller de se laisser porter naturellement par ses intuitions
profondes.
L'apprentissage se fait dans la pratique.
Pour expliciter cela, prenons l'exemple de l'apprentissage du vélo.
Entre le moment où je vais essayer de trouver
comment faire et le moment où je sais comment faire, il y a un passage imperceptible, à un état de conscience à un
état d'inconscience.
Ensuite le cycliste peut apprendre à lâcher une main puis 2, se jouer de l'équilibre et faire de
l'acrobatie, il finira par agir spontanément en dével une perception de plus en plus fine et aboutie de ses actions.
Zhuangzi l'exprime dans son texte par "j'en ai une appréhension intuitive (…) mes sens n'interviennent plus".
Ici, nous pouvons dire que le cuisinier se met dans la peau du bœuf, il incarne le bœuf tellement il en a une maitrise
parfaite, ses sens n'interviennent plus et il a une appréhension intuitive.
Il joue alors un rôle, cela s'apparente donc à
du MIMICRY.
En parallèle, un peu plus loin dans son ouvrage, où il compare un plongeur et un nageur sur leur capacité à "manier
l'aviron avec une aisance démoniaque".
Selon lui, le plongeur aurait une meilleure aptitude à s'adapter au bateau..
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