Zapotèques
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Zapotèques, groupe culturel et linguistique amérindien établi sur les hauts plateaux de l’État d’Oaxaca, au Mexique.
2 | LA CIVILISATION ZAPOTÈQUE PRÉCOLOMBIENNE |
Avant l’arrivée des Européens, au XVIe siècle, les Zapotèques ont édifié l’une des civilisations les plus évoluées d’Amérique centrale, région qui englobe le Mexique, le Guatemala, le Belize, le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et le Costa Rica. À l’heure actuelle, la plupart des Zapotèques vivent dans des communautés rurales disséminées dans les montagnes d’Oaxaca, au sein desquelles ils perpétuent de nombreux traits de leur art de vivre précolombien. L’État d’Oaxaca est l’un des plus pauvres du Mexique et son économie est l’une des moins développées, ce qui oblige un grand nombre de Zapotèques à migrer vers d’autres régions. Les linguistes pensent que la langue zapotèque est née il y a plus de 6 000 ans. Elle est aujourd’hui l’une des langues indiennes les plus parlées au Mexique. Bien que l’espagnol soit actuellement la langue majoritaire de l’État, près de 300 000 personnes pratiquent encore ce dialecte.
La civilisation zapotèque de l’ère précolombienne s’est développée dans la région agricole fertile de la vallée d’Oaxaca, région dans laquelle ils s’initient à la culture du maïs lors de la période archaïque, soit entre 7000 et 2000 av. J.-C. Dès 2000 av. J.-C., les Zapotèques jettent les bases d’une économie rurale et agricole florissante.
Les innovations des Zapotèques, tant au plan social que technique, ont influencé l’ensemble des civilisations précolombiennes de l’Amérique centrale. Vers 1400 av. J.-C., les Zapotèques sont parmi les premiers peuples méso-américains à bâtir des édifices rituels recouverts de stuc. Entre 700 et 500 av. J.-C., ils élaborent une première forme d’écriture pictographique dans la région. Vers 500 av. J.-C., ils instituent, sous la forme d’un système politique, une première forme d’État centralisé sur la majeure partie de la vallée d’Oaxaca, qui constitue la première tentative d’organisation politique et administrative du continent. La capitale s’établit à Monte Albán qui, émaillée d’une multitude de constructions, accueille jusqu’à 30 000 habitants.
Lors de la période classique de la culture zapotèque, entre 300 et 700 apr. J.-C., ces innovations constituent la marque de développement de cette civilisation. Monte Albán devient l’une des plus grandes et des plus puissantes cités d’Amérique centrale, entretenant des relations diplomatiques et commerciales avec nombre d’autres civilisations. La ville est construite autour d’une vaste place centrale, limitée au nord et au sud par deux énormes tertres dallés de pierre, d’une hauteur de 12 m. Le sommet plat de ces monticules forme une plate-forme surélevée où se dressent des temples et des édifices religieux. La place principale accueille un observatoire, plusieurs palais et une salle de bal. Les hiéroglyphes gravés sur ces monuments relatent les événements marquants de l’État. À leur mort, les dignitaires de la cité sont ensevelis dans des tombeaux en pierre, aux côtés des membres de leur famille. Certaines de ces sépultures sont décorées de peintures murales représentant la généalogie du défunt. Les Zapotèques placent également des urnes en terre cuite ornées de personnages en relief représentant les divinités célébrées par les Zapotèques, notamment Cocijo le dieu zapotèque de la pluie.
3 | LE DÉCLIN DE LA CIVILISATION ZAPOTÈQUE |
Après avoir été la capitale des Zapotèques pendant près de 1 200 ans, Monte Albán a été quasiment laissée à l’abandon lors des bouleversements sociaux et politiques qui marquent le début de la période postclassique (de 700 à 1521). Au cours de celle-ci, le système politique patiemment construit a été la proie d’un morcellement et d’une décentralisation croissants. Déjà affaiblie par l’intégration d’Oaxaca au sein de l’empire aztèque vers 1450, l’identité zapotèque va également pâtir des effets de la conquête du Mexique par les Espagnols dans les années 1520. Les villages zapotèques ne connaissent qu’un développement économique limité, tant au cours de la période coloniale (1535-1821) qu’au terme de celle-ci. Bien qu’isolés, ils perpétuent encore aujourd’hui leurs traditions ancestrales.