Zambie (2001-2002): Renouvellement politique de façade
Publié le 30/09/2020
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Zambie (2001-2002): Renouvellement politique de façade
L'année 2001 a été marquée par les soubresauts dus à l'élection présidentielle
de décembre.
Frederick Chiluba, président sortant et leader du MMD (Mouvement
pour la démocratie multipartite), a fini par abandonner l'idée de faire amender
la Constitution pour se présenter une troisième fois, mais a tout fait pour
contrôler sa succession.
Le nouveau chef de l'État, Levy Mwanawasa, entré en
fonctions le 2 janvier 2002, était en effet l'un de ses fidèles.
Le scrutin a
été entaché de nombreuses irrégularités et déclaré illégitime par un rapport
d'observation de l'Union européenne (février 2002).
Selon les organisations
internationales présentes, l'adversaire principal de L.
Mwanawasa, Anderson
Mazoka, candidat de l'UPND (Parti uni pour le développement national), l'aurait
emporté avec plus de 30 % des suffrages.
Or, la Cour suprême a déclaré L.
Mwanawasa vainqueur avec 29,16 % des voix contre 27,15 % à A.
Mazoka.
Les
élections législatives, qui se sont tenues en décembre 2001, ont vu la victoire
du MMD (68 sièges) devant l'UNDP (48 sièges).
À l'issue du scrutin, huit partis
se trouvaient représentés au Parlement.
F.
Chiluba était pourtant presque parvenu à ses fins, lorsqu'au mois de mars
2001 il avait reçu l'accord du MMD pour se présenter une nouvelle fois.
Cependant, dès le mois d'avril, plusieurs dirigeants du parti et huit ministres,
sous la direction du chef du gouvernement Christon Tembo, créaient un groupe
visant à contrecarrer les velléités du président sortant.
Appuyés par des
ecclésiastiques, des syndicalistes, des juristes et des membres de l'opposition,
ils ont mené un combat finalement victorieux, en dépit d'un remaniement
ministériel, début mai, qui a coûté sa place à C.
Tembo (remplacé à la tête du
gouvernement par le vice-président Enoch Kavindele).
Au cours de cette période
troublée, la police n'a pas hésité à tirer sur les participants d'un meeting de
ce groupe, tuant l'un d'entre eux, et plusieurs journalistes ont été inquiétés,
sinon emprisonnés.
F.
Chiluba s'est finalement décidé (août 2001) à désigner L.
Mwanawasa comme candidat du MMD.
La campagne a été marquée par la formation de
nombreux partis, dont l'un a défrayé la chronique, le FFD (Front pour la
démocratie et le développement), en raison de l'assassinat, en juin 2001, dans
des circonstances confuses, de l'un de ses membres, Paul Tembo, ancien directeur
de campagne de F.
Chiluba.
En dépit des très bons scores obtenus lors
d'élections partielles à Lusaka, le FFD et son candidat C.
Tembo n'ont pas joué
le rôle d'outsider escompté, laissant cette place à A.
Mazoka, l'un des rares
hommes politiques épargnés par les accusations de corruption.
De vieilles connaissances se sont retrouvées dans le nouveau cabinet ministériel
(toujours dirigé par E.
Kavindele) - certaines parmi les plus controversées -,
alimentant l'idée que le nouveau président ne serait qu'une marionnette au
service de F.
Chiluba.
Mais le 11 mars 2002, le ministre de l'Information Vernon
Mwaanga a été démis de ses fonctions.
Il s'agirait d'une mesure disciplinaire
visant indirectement F.
Chiluba, demeuré chef du MMD et qui menait en sous-main
une politique de déstabilisation du président Mwanawasa.
La situation
économique, jugée déplorable par les opposants, n'incitait pas à l'apaisement.
D'importantes inondations ont détruit des milliers d'hectares de récolte en
2001, menaçant de disette plusieurs centaines de milliers de personnes, tandis
que, selon les estimations des donateurs, plus de 80 % des Zambiens vivaient
au-dessous du seuil de pauvreté.
Les bailleurs de fonds internationaux n'ont pas.
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