Zaïre (Congo-Kinshasa): 1992-1993
Publié le 13/09/2020
Extrait du document
Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Zaïre (Congo-Kinshasa): 1992-1993. Ce document contient 1002 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Histoire-géographie.
«
file:///F/Lycée/1/450687.txt[13/09/2020 23:26:49]
Zaïre (Congo-Kinshasa) 1992-1993
Le Zaïre a continué en 1992-1993 à surfer sur des vagues lourde
s d'incertitude et à flirter avec le chaos.
Sur le plan politique, on a pu escompter une éclaircie majeure à l
a fin du mois de juillet 1992 lorsque fut
annoncée la signature d'un "compromis politique global" en dix points
ratifié par toutes les parties en
présence.
Au terme de cet accord, le Haut Conseil de la République
(HCR), émanation de la conférence
nationale souveraine, devenait le détenteur de la légitimité po
litique pendant une période de transition
d'un an et demi.
Le président de la République, en l'occurrence Mo
butu Sese Seko, restait l'"institution
suprême de l'État" mais se voyait rogner ses plus importantes pré
rogatives.
Le gouvernement, nommé
par le HCR, passait seul responsable de la gestion de la République.
Astreint à la "neutralité politique",
obligation lui était faite de tâcher de ramener les conflits à
une intensité plus basse.
C'est de cette
mission délicate que fut investi, en particulier, le Premier ministre
Étienne Tshisekedi, au mois d'août
1992.
Du côté de la présidence de la République, on chicana rapide
ment sur tout et on déclina toute implication
dans le compromis politique.
Le gouvernement Tshisekedi ne respecta, qua
nt à lui, pas davantage
l'exigence de "neutralité politique" et une bataille en règle oppo
sa le président Mobutu et "son" Premier
ministre.
Composé de plus de 400 membres, le HCR fut, quant à lui,
tiraillé entre diverses tendances qui
traduisaient moins un antagonisme entre "forces de changement" et "force
s du statu quo", qu'entre natifs
de différentes régions.
Parallèlement, l'économie s'enfonça davantage dans une sorte de
"trou noir": hyperinflation de 4300%,
arrêt des importations, effondrement continu de la production de cuiv
re et de cobalt, spéculation
anarchique autour du cours du change, raréfaction des devises, pén
urie de billets de banque, arrêt de la
paie des agents de l'État à partir de novembre 1992.
Mais le fait
le plus marquant fut incontestablement
la démonétisation du billet de 5 millions de zaïres (qui ne va
lait déjà plus que 10 FF en janvier 1993).
Le
maintien de cette mesure fut à l'origine d'une seconde vague de pilla
ges (28-29 janvier 1993) beaucoup
plus brutale - plus d'une cinquantaine de morts - qu'en septembre 1991 e
t où seuls furent impliqués les
militaires et gardes civils de la capitale qui refusaient d'être payé
s en monnaie de singe.
Le gouvernement Tshisekedi avait-il escompté, à cette occasion, un
e intervention militaire étrangère qui
aurait fait définitivement basculer le pouvoir du président Mobutu
? Les troupes belges (le Zaïre est
l'exCongo belge) et françaises dépêchées sur place restè
rent cantonnées à Brazzaville et se contentèrent
d'organiser, pour la seconde fois en l'espace de quatre mois le rapatrie
ment des ressortissants étrangers
de la capitale zaïroise.
Le pillage de janvier permit au chef de l'É
tat de désigner du doigt à une classe
politique traversée par un sentiment diffus d'impuissance un gouverne
ment rendu responsable des
méfaits d'une soldatesque qui échappait en fait à toute autorit
é.
La destitution d'E.
Tshisekedi par le président Mobutu, le 5 févri
er 1993, ne souleva qu'une tempête de
déclarations verbales dans le quartier général du HCR.
Le candidat à la primature, un ancien opposant radical du parti d'E.
Tshisekedi, Faustin Birindwa, fut
rejeté non seulement par le HCR, mais par les trois anciens "pays ami
s" veillant au chevet d'un Zaïre
malade: les États-Unis, la France et la Belgique qui firent sèchem
ent savoir au président Mobutu qu'il
avait enfreint le compromis politique et qu'ils ne pouvaient reconnaî
tre le nouveau gouvernement
Birindwa.
A partir d'avril 1993, deux gouvernements et deux "parlements" - le HCR
et l'ancienne Assemblée
nationale - se sont donc trouvé en compétition, aucun de ces deux
"blocs" aux contours fugaces ne
disposant de moyens permettant de restaurer une gouvernementalité min
imum.
A la mi-1993, seul un
arbitrage international apparaissait susceptible de dénouer les fils
d'un jeu politique en trompe-l'oeil et les
regards se tournaient vers l'ONU, comme en 1960, lors de la tentative de
sécession du Katanga (actuel
Shaba).
Si pratiquement tous ont reconnu la nécessité d'électi
ons, la grande inconnue était: qui va les
organiser et qui va les payer? En attendant, personne n'a paru pouvoir c
ontrôler les débordements
ethniques contre les "non originaires" au Shaba et au Kivu, annonçant
peut-être par la violence la
nouvelle recomposition d'un paysage politique zaïrois "unitaire"..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Zaïre (Congo-Kinshasa) (1992-1993)
- Zaïre (Congo-Kinshasa) (1991-1992): Débâcle économique et financière
- Zaïre (Congo-Kinshasa): 1991-1992: Débâcle économique et financière
- Zaïre (Congo-Kinshasa) (1993-1994)
- Zaïre (Congo-Kinshasa) 1993-1994