Zaïre (Congo-Kinshasa) (1987-1988)
Publié le 21/09/2020
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Zaïre (Congo-Kinshasa) (1987-1988)
L'important remaniement ministériel du 7 mars 1988 a témoigné de la priorité que
le président zaïrois Mobutu Sese Seko attache aux problèmes financiers du pays.
Le nouveau Premier ministre, Sambwa Pida N'Bagui, est un technocrate assisté de
deux vice-Premiers ministres, dont l'un est chargé de l'Économie et des
Finances.
M.
Sambwa détenait auparavant le portefeuille du Plan.
D'autre part,
Nguza Karl-i-Bond, ambassadeur à Washington, ancien opposant en exil, ancien
Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères, a retrouvé le
portefeuille des Affaires étrangères et de la Coopération internationale,
facilitant ainsi les relations du Zaïre avec les bailleurs de fonds occidentaux.
Avec une dette extérieure de près de 7 milliards de dollars à la fin de 1987, un
taux d'inflation de plus de 100% et un taux de croissance prévu de 3,5% en 1988,
le Zaïre connaît de sérieuses difficultés en dépit de ses efforts de
redressement et d'assainissement.
Les cours du cuivre (60% des recettes
d'exportations) étant remontés dans la seconde moitié de l'année 1987, les
comptes extérieurs ont connu une amélioration.
En 1987, le déficit budgétaire
s'est élevé à 22 milliards de zaïres (5% du PIB).
Kinshasa bénéficie toujours
d'un important soutien des pays occidentaux.
Il a obtenu en mai 1987 un nouveau
rééchelonnement de sa dette extérieure du Club de Paris (un autre était attendu
en 1988) ainsi qu'un crédit du FMI d'environ 370 millions de dollars.
Lors du
sommet franco-africain d'Antibes, en décembre 1987, le président zaïrois avait
préconisé une annulation pure et simple de la dette des pays africains les plus
pauvres.
Au plan politique, le président Mobutu a cherché à renforcer l'unité nationale.
Plusieurs anciens dirigeants de l'Union pour la démocratie et le progrès social
(UDPS, mouvement d'opposition) ont été nommés le 31 octobre membres du Comité
central du parti unique, le Mouvement populaire de la révolution (MPR).
Toutefois, l'un des dirigeants de l'UDPS, Tshisekedi wa Mulumba, a été arrêté
pour atteinte à la sûreté de l'État, le 17 janvier 1988.
En février 1987, à l'occasion d'une visite privée du président Mobutu aux
États-Unis, Washington a exprimé le souhait de conclure un accord avec le Zaïre
sur l'utilisation de la base de Kamina, dans le Shaba, qui a déjà servi à
l'acheminement d'aide militaire à l'Union pour l'indépendance totale de l'Angola
(UNITA).
Cependant, le 20 mai 1987, lors de la célébration des vingt ans du MPR,
le chef de l'État a cru devoir démentir une nouvelle fois que le pays servait de
relais pour le transit d'armes destinées aux rebelles angolais.
Au cours d'un voyage privé en Belgique et en France (février 1988), le président
Mobutu, préoccupé par la montée des tensions avec l'Angola, aurait évoqué à
Paris des questions de coopération militaire.
Les problèmes de défense ont été
discutés par ailleurs lors de la visite en Israël du secrétaire zaïrois à la
Défense (avril 1987) en vue de renforcer la coopération militaire entre les deux
pays.
Enfin, sur le plan de la santé, le gouvernement est préoccupé par la question du
SIDA.
Environ 6% de la population urbaine serait contaminée par le virus.
Un
programme quinquennal de lutte contre la maladie a été lancé en 1988 et a déjà.
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