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Zaïre (Congo-Kinshasa) (1983-1984)

Publié le 21/09/2020

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« Zaïre (Congo-Kinshasa) (1983-1984) Au Zaïre, le président Sese Seko a fait incarcérer de nouveau, le 27 mai 1982, treize parlementaires qui avaient commis le crime de créer un parti d'opposition, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Libérés en mai 1983, les fondateurs de l'UDPS retournaient quelques mois plus tard en prison.

Pendant ce temps, l'opposition zaïroise s'organisait et se structurait à l'extérieur.

Le 1er octobre 1982, MM.

Dikouda Wa Lumanyisha, représentant des "treize", et Karl I Bond, ancien Premier ministre, avaient créé le Front congolais pour la restauration de la démocratie (FCD).

C'est pour désarticuler cette opposition, populaire à l'intérieur et crédible à l'extérieur, que le maréchal Mobutu a décrété une amnistie générale le 19 mai 1983.

Ce fut peine perdue.

Se souvenant sans doute des conditions dans lesquelles Pierre Mulélé avait été fusillé en 1968, les opposants ne se sont pas laissé prendre au piège et le FCD a intensifié son action de propagande. C'est dans cette situation intérieure peu glorieuse pour le maréchal-président qu'est intervenue au Tchad l'offensive du Gouvernement d'union nationale et de transition (GUNT) de Goukouni Weddeye contre le pouvoir d'Hissène Habré, à l'été 1983.

Dès le 3 juillet, Mobutu dépêchait au Tchad une force de 2 700 soldats pour soutenir Hissène Habré.

Ayant ainsi donné des gages d'"anti-kadhafisme", Mobutu s'envolait pour Washington, où il obtint aisément non seulement la prise en charge des frais de l'expédition zaïroise par le budget américain, mais aussi un rééchelonnement de la dette du Zaïre à l'égard des États-Unis et la garantie de nouveaux investissements américains dans son pays. L'économie zaïroise en déconfiture avait le plus grand besoin d'un tel soutien. En 1983, la dette extérieure était d'environ 5 milliards de dollars et son service absorbait 30% des recettes d'exportation ; le taux d'inflation était de 70%, le déficit budgétaire était chronique, le PNB a diminué de 30% en huit ans, les détournements de deniers publics ont atteint le chiffre de 600 millions de dollars en 1982, etc. Pour tenter de redresser une situation si gravement compromise, le FMI a imposé des mesures drastiques au Zaïre.

Le 10 septembre 1983, le pays a dû dévaluer sa monnaie, de 99,5% ; un zaïre, qui valait deux dollars en 1967, n'en vaut plus que 0,033 seize ans plus tard.

Les 19 et 20 décembre 1983, une réunion du Club de Paris s'est conclue par un rééchelonnement de la dette extérieure du Zaïre ; cette décision devrait permettre au FMI de libérer 350 millions de dollars au bénéfice du Zaïre.

Les 21 et 22 décembre, une réunion du "Groupe consultant de la Banque mondiale" permettait à la Belgique, au Canada, à l'Italie, au Japon, aux États-Unis, à la France, à la Grande-Bretagne et à la RFA, de s'engager à aider le Zaïre à concurrence de 290 millions de dollars.. »

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