Yougoslavie (RSFY)(1985-1986)
Publié le 30/09/2020
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Yougoslavie (RSFY)(1985-1986)
En Yougoslavie au début de 1986, l'année semblait devoir être décisive pour
l'avenir du régime.
Après une longue période pendant laquelle les crises
politiques, économiques et sociales se sont succédé, les principaux responsables
de la Fédération ont pris conscience de la gravité de la situation.
Vers la fin de sa vie, convaincu qu'un pouvoir personnel autre que le sien ne
pourrait que déséquilibrer le fragile édifice de la Fédération, Joseph Broz-Tito
avait voulu empêcher coûte que coûte l'apparition d'un autre "homme fort".
Mais
six ans après sa mort (mai 1980), il semblait que les dirigeants des six
Républiques et des deux régions autonomes étaient d'accord pour prendre des
mesures radicales en vue d'assurer la stabilité intérieure du pays, menacée par
des convulsions de toutes sortes.
La crise yougoslave se traduit par un taux d'inflation dépassant 80% en 1985,
une baisse de 18% des salaires réels en trois ans, le chômage touchant 1,2
million de travailleurs, la multiplication des grèves et une dette extérieure
d'environ 20 milliards de dollars.
La recrudescence des divers nationalismes
(l'ébullition permanente dans la région de Kosovo est particulièrement
dangereuse) n'a pas perdu de son acuité et les débats interminables sur l'avenir
du système autogestionnaire se sont multipliés.
Ces derniers opposent partisans
et adversaires du pluralisme, étroitement lié au problème des pouvoirs
respectifs de la Fédération, des Républiques et des régions autonomes.
L'armée,
dont on a de nouveau entendu parler, pourrait se révéler comme le principal
rempart de l'unité nationale menacée par des tendances centrifuges que certains
milieux étrangers ont encouragées, spéculant sur une désintégration de la
Yougoslavie.
Certes, depuis le milieu de 1985 on s'est efforcé, tant bien que mal,
d'introduire quelques réformes.
C'est ainsi qu'en août 1985, une nouvelle loi
sur la planification, applicable en principe sur l'ensemble du territoire de la
Fédération, a été adoptée, mais sans beaucoup d'effets.
En février 1986, la
procédure prévue par des dispositions constitutionnelles complexes a abouti à la
désignation de Branko Mikulic (représentant la Bosnie-Herzégovine à la direction
collégiale de l'État) au poste de Premier ministre, qu'il a pris à la mi-mai.
M.
Mikulic, forte personnalité, jadis lié à Tito, n'a pas dissimulé en acceptant sa
désignation qu'il voulait renforcer l'autorité du gouvernement fédéral ; il
s'est entouré de technocrates décidés à remettre en ordre le système yougoslave
par la stricte application des lois économiques.
Selon lui, un tel gouvernement
n'est nullement synonyme de centralisme et d'unitarisme, considérés depuis
toujours comme les deux fléaux de la société autogestionnaire.
Pour réussir, le nouveau Premier ministre comptait sur l'appui de la majorité
des délégués au Congrès de la Ligue des communistes qui, à la fin du mois de
juin 1986, devait ratifier un vaste programme de rénovation politique,
économique et sociale..
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