Yougoslavie (RSFY) (1990-1991): Une survie incertaine
Publié le 30/09/2020
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Yougoslavie (RSFY) (1990-1991): Une survie incertaine
A la mi-1991, la Yougoslavie était arrivée à un phase critique de son histoire.
Après les proclamations d'indépendance de la Slovénie et de la Croatie, personne
n'osait prédire si la fédération survivrait sous une autre forme ou si elle
allait disparaître, éclatant en plusieurs États.
Le pays se trouvait confronté à
la menace d'une intervention de l'armée qui venait d'être humiliée par sa
déroute en Slovénie et à des risques d'embrasement en Croatie ainsi qu'en
Bosnie-Herzégovine, en raison de l'aggravation du conflit serbo-croate.
Le 25 juin 1991, la Slovénie et la Croatie, les deux républiques les plus
développées de la fédération, ont proclamé leur indépendance, estimant que les
discussions menées jusqu'alors sur la transformation du pays avaient échoué.
La
plus radicale, la Slovénie a annoncé qu'elle "ne faisait plus partie" de la
Yougoslavie, et elle a aussitôt envoyé ses troupes de défense territoriale
prendre le contrôle des postes frontières avec la Hongrie, l'Autriche et
l'Italie.
Le jour même, le Premier ministre fédéral, Ante Markovic, dénonçait le geste des
deux républiques comme un "acte unilatéral", "illégal" et "illégitime", alors
que la communauté internationale annonçait qu'elle ne reconnaîtrait pas les
nouveaux États.
Le gouvernement fédéral a en même temps donné l'ordre à l'armée
de rétablir un "trafic normal" et de faire respecter les lois fédérales aux
frontières.
Le spectre de la guerre civile
Lancée le 27 juin, l'intervention militaire, qui aurait fait 80 morts au total,
la plupart du côté de l'armée, a été un fiasco.
L'armée a d'abord repris la
plupart des postes frontières.
Puis, à l'occasion d'un premier et éphémère
cessez-le-feu, elle a arrêté ses opérations.
La défense territoriale slovène a
alors repris possession des passages frontaliers, tandis que l'on assistait à
des redditions en masse au sein de l'armée yougoslave: officiers slovènes
enjoignant leurs unités à les suivre, soldats de toutes nationalités, en grande
majorité des appelés, mal préparés à ce type d'action et peu motivés.
Il fallut l'intervention de la CEE pour parvenir à un fragile cessez-le-feu.
Après deux missions de bons offices, la "troïka" de la CEE, formée par les
ministres des Affaires étrangères des Pays-Bas, du Luxembourg et du Portugal,
est parvenue, dans la nuit du 7 au 8 juillet 1991, à faire entériner par toutes
les parties les "accords de Brioni" (du nom de l'île de l'Adriatique où les
discussions ont eu lieu), qui stipulaient notamment le rétablissement pour trois
mois des lois fédérales aux frontières et l'ouverture de négociations sur
l'avenir du pays d'ici le 1er août 1991.
Alors que les combats cessaient en Slovénie, les heurts meurtriers entre Serbes
et Croates se multipliaient en Slavonie, région située à l'est de la Croatie où
vit une minorité serbe, puis dans la Krajina - douze districts peuplés
majoritairement de Serbes au Sud-Ouest de la Croatie et dont le chef-lieu est
Knin - et dans la Banjia voisine.
L'armée fédérale, qui s'était déjà déployée.
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