Yougoslavie (RSFY) (1984-1985)
Publié le 30/09/2020
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Yougoslavie (RSFY) (1984-1985)
La Yougoslavie s'est installée dans la crise.
La longue série de réformes
introduites depuis la disparition du maréchal Tito (en mai 1980) n'a pas apporté
de solutions durables aux problèmes qui se sont posés à ses nombreux
successeurs.
Les débats politiques se sont multipliés: un grand nombre de
Yougoslaves se sont prononcés en faveur d'un rôle accru de la Ligue des
communistes (nom du PC) et souhaitent davantage de pouvoirs réels pour les
organisations sociales.
En fait, il s'agit du vieux débat entre partisans et
adversaires du pluralisme, étroitement lié aux discussions sur le rôle du
pouvoir central par rapport aux Républiques et aux régions autonomes.
La réorganisation de la Présidence collégiale de la Fédération, en mai 1984, a
sans doute constitué le premier pas d'une tentative de transformation des
structures politiques de la Yougoslavie que réclame l'opinion publique, tout en
restant profondément divisée sur la marche à suivre.
Les débats sur l'avenir sont restés marqués par une grande franchise, même si
les poursuites périodiquement engagées par les autorités contre les
contestataires (parfois avec maladresse, comme en novembre 1984) indiquent bien
les limites de la tolérance qui règne en Yougoslavie.
Les dirigeants, en
désaccord sur un grand nombre de sujets, veulent néanmoins éviter l'éclatement
de la Fédération qui reste menacée par des tendances centrifuges (la
recrudescence des divers nationalismes), encouragées par divers extrémismes à
l'intérieur et à l'extérieur du pays.
Sur le plan économique, l'application du Programme de stabilisation introduit en
1984 s'est heurté à de nombreux obstacles, notamment les dissensions qui
persistent entre les régions.
L'inflation est restée très élevée (60% en 1984),
et le nombre de chômeurs dépassait le million.
Le niveau de vie de la population
(en baisse depuis 1982) varie d'une république à l'autre.
Et pourtant, la
production industrielle et agricole s'est accrue et la balance du commerce
extérieur a amorcé un rétablissement.
A la fin de 1984, le bilan global était
loin d'être négatif.
Malgré toutes les difficultés internes, les successeurs de Tito ont réussi à
préserver l'image de marque de leur pays dans le monde: la Yougoslavie compte de
nombreux amis, indépendamment des systèmes socio-politiques auxquels ils
appartiennent.
Le non-alignement, c'est-à-dire le refus d'appartenir à des
alliances dominées par les superpuissances (avec lesquelles, au demeurant, les
relations sont cordiales), reste le fondement de la politique étrangère.
La
diplomatie de Belgrade s'est efforcée de jouer un rôle utile par une présence
active aux différentes conférences Est-Ouest et Nord-Sud, mais la disparition de
Tito, personnalité prestigieuse et respectée, a entraîné une perte d'influence
de son pays..
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