Yémen (1997-1998)
Publié le 30/09/2020
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Yémen (1997-1998)
Les espoirs mis en mai 1997 dans un gouvernement dirigé par un technocrate
sudiste, Faraj bin Ghanem, et composé de fidèles du président Ali Abdallah Saleh
ne se sont pas concrétisés.
Après vingt ans au pouvoir, le président, autopromu
maréchal en janvier 1998, a refusé de sacrifier ses proches, soupçonnés de
corruption ou incompétents, comme le lui demandait le président du Conseil.
Après la démission de ce dernier en mai 1998, le vétéran Abdulkarim al-lryani a
pris sa succession en renouvelant des promesses de réformes (fonction publique,
justice, privatisations) épargnant les soutiens du régime.
Une hausse de 40 % des prix des produits pétroliers fin juin 1998 a provoqué
plusieurs jours d'émeutes et de pillages dans les grandes villes.
Les régions de
Mareb et du Jawf ont connu des combats de grande ampleur entre l'armée et les
tribus qui protestaient également.
A la suite du bombardement de villages, le
pipe-line évacuant le pétrole brut vers la mer Rouge a été dynamité à plusieurs
reprises en juillet et août 1998.
Ces événements et des attentats à la bombe, en
particulier sur le territoire de l'ancien Yémen du Sud, ont révélé une
dégradation de la situation politique, aggravée par la politique d'ajustement
structurel de l'économie entamée en 1995 sous la surveillance du FMI et de la
Banque mondiale.
Le parti islamo-tribal de la Réforme s'essaie à un rôle
d'opposant actif malgré les menaces du régime.
L'écrasement de la tentative de
sécession du Sud en 1994 a connu un nouvel épilogue avec les sévères verdicts
prononcés contre ses 15 dirigeants qui animent l'opposition en exil (5
condamnations à mort, notamment).
L'instabilité politique et les nombreux enlèvements de touristes et de résidents
étrangers ont affecté les revenus du tourisme.
Ces pertes se sont ajoutées à la
baisse des revenus pétroliers consécutive à la chute des cours mondiaux.
La
production est restée proche de 400 000 barils par jour, mais le gouvernement
encourage l'exploration avec des contrats avantageux.
Les succès obtenus dans l'assainissement budgétaire et fiscal ont valu au Yémen
l'annulation de près de 80 % de sa dette publique, y compris les créances de
l'ex-URSS, après l'admission de la Russie au Club de Paris.
L'Union européenne
(UE) a offert un nouvel accord d'assistance pour une coopération accrue et
diversifiée, entré en vigueur en juillet 1998.
A Aden, les promesses de la zone
franche ont été renforcées par un contrat d'assistance technique avec le port de
Singapour, mais les investisseurs tardaient à s'engager, alors que le terminal
de conteneurs devait être prêt en 1999.
Au moment où le nouveau gouvernement
affrontait les vives réactions de la population, des combats ont éclaté avec
l'Arabie saoudite au nord du pays et sur des îlots en mer Rouge, alors que ce
pays est régulièrement accusé d'organiser les enlèvements et de financer
l'opposition en exil.
Un accord signé à Sanaa le 28 juillet 1998 a relancé les
négociations entre les deux pays.
Le commerce bilatéral a cependant augmenté et
le marché du travail saoudien s'est entrouvert aux nombreux chômeurs yéménites.
Malgré l'appel au boycottage, le Yémen a participé à la conférence économique de
Doha (réunissant pays arabes et occidentaux - dont Israël - en novembre 1997)
pour préserver ses bonnes relations avec le Oatar et les États-Unis.
Ces
derniers ont poursuivi leur rapprochement avec le Yémen en multipliant les
visites de délégations militaires et en intervenant pour empêcher une escalade
des combats avec l'Arabie saoudite..
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