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Yémen (1992-1993)

Publié le 30/09/2020

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« Yémen (1992-1993) Le 22 mai 1993, le Yémen a fêté le troisième anniversaire de sa réunification dans un contexte politique et économique délicat, conséquence directe de la crise du Golfe de 1990-1991.

La fragilité du pays s'est confirmée dans tous les domaines. La recrudescence des attentats politiques, principalement dirigés, durant l'été et l'automne 1992, contre des responsables du Parti socialiste yéménite (PSY), anciens cadres du Yémen du Sud, a compromis l'ouverture démocratique et libérale et obligé les autorités à reporter à fin avril 1993 le scrutin initialement prévu pour novembre 1992. Le 27 avril 1993, les premières élections législatives depuis la réunification du Yémen ont permis au parti du président Ali Abdallah Saleh, le Congrès populaire général (CPG), de remporter une nette victoire (121 sièges sur 301). Le PSY (Parti socialiste yéménite), ancien parti unique du Yémen du Sud a remporté, avec 58 élus, tous les sièges dans son ancien "fief" et aussi obtenu quelques victoires significatives dans les gouvernorats de Taez, Hodeida et Ibb. Le Rassemblement yéménite pour la réforme (Al-Islah), parti à la fois tribal et islamiste, a gagné 62 sièges.

Enfin, les indépendants, qui représentaient 70% des candidats à la députation, en ont obtenu 47.

La majorité de ces députés indépendants s'est ralliée au CPG qui a finalement comptabilisé 146 députés sur 301. Ces élections, dont la régularité a été contestée, ont pu se dérouler malgré le maintien d'un climat d'insécurité.

L'unification des armées des deux anciens Yémens est apparue de plus en plus nécessaire pour faciliter le rétablissement de l'ordre dans de nombreuses régions mal contrôlées par le gouvernement de Sanaa. La situation économique et sociale est demeurée préoccupante.

On a estimé à 2 millions le nombre de Yéménites au chômage.

Le retour en catastrophe, au moment de la crise du Golfe, d'un million de Yéménites émigrés en Arabie saoudite a aggravé les tensions sociales: 250 000 rapatriés s'entassaient encore, en 1993, dans des bidonvilles.

Alors que l'inflation a atteint 100% en 1992-1993, la dette extérieure a été estimée en 1992 à 8,6 milliards de dollars, soit beaucoup plus que le produit intérieur brut (6,6 milliards de dollars).

La production pétrolière yéménite, bien qu'en progression, s'est révélée incapable d'engendrer des revenus comparables à ceux dont jouissaient les monarchies du Golfe avant la crise de l'été 1990 consécutive à l'invasion du Koweït par l'Irak.. »

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