Yémen (1991-1992)

« Yémen (1991-1992) Le Yémen a connu en 1992 d'énormes difficultés économiques, conséquences directes de la crise du Golfe de 1990-1991 qui a freiné le processus de construction économique du pays, réunifié le 22 mai 1990.

Le chômage concernait 2 millions de Yéménites, à la mi-1990, ce qui est considérable pour une population totale de 11,6 millions.

Aux Yéménites obligés de quitter l'Arabie saoudite en 1990 (entre 800 000 et 1 million, selon les estimations), sont venus s'ajouter les réfugiés yéménites d'Afrique orientale, fuyant en particulier la Somalie, ravagée par la guerre civile en 1991 et 1992.

Les transferts financiers des émigrés, si importants pour l'économie, ont cessé au moment même où les monarchies pétrolières du Golfe arrêtaient toute aide financière au Yémen en raison du soutien diplomatique apporté à l'Irak.

En revanche, l'aide occidentale commençait à reprendre à la fin 1991. Aden, l'ancienne capitale du Yémen du Sud, est apparue de plus en plus comme une victime de la réunification, malgré la reprise des activités de la raffinerie, fin 1991.

Les gisements pétroliers d'Alif (près de Marib) et de Shabwa assurent une production de 10 millions de tonnes qui procure l'essentiel des devises du pays, d'autant plus utiles que le fort endettement (7,8 milliards de dollars en 1991) est préoccupant, et a nécessité une demande de rééchelonnement de la dette en 1991. Le référendum sur la Constitution du Yémen unifié a été approuvé en mai 1991 par 98,3% de "oui", et il a confirmé le multipartisme.

En avril 1992, un nouveau code du statut personnel a institutionnalisé la polygamie sur tout le territoire du Yémen réunifié au nom de la "charia" (législation islamique).

L'ancien Yémen du Sud, qui se réclamait du marxisme-léninisme, a accueilli avec inquiétude ce nouveau code.

Dans le même temps, au printemps 1992, les attentats ou tentatives d'assassinat de personnalités originaires de l'ancien Yémen du Sud se sont multipliés à Sanaa.

Enfin, en avril 1992, les autorités de Sanaa ont dénoncé d'importantes manoeuvres militaires saoudiennes, proches de la frontière nord du Yémen, dans les zones frontalières d'Assir, Najrane et Sizzane, qui étaient yéménites jusqu'en 1934.. »