Yasser Arafat par Loly Clerc Il se veut l'incarnation de la Palestine, au point qu'il ne fait rien pour quesoit connue son histoire personnelle.

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Arafat, Yasser (né à Jérusalem en 1930) ; président de l’État palestinien depuis 1996. Par sa famille (des notables de Jérusalem) et par sa formation d’ingénieur, il incarne la nouvelle élite palestinienne née de l’exil en 1948. Il participe aux combats de rue et s’installe à Gaza, ultime vestige de la Palestine-Sud prévue par le plan de partage. Après l’annexion de Gaza par Israël en 1956, il propose une stratégie de guérilla et il lance en 1959 le Fath (« Mouvement de libération de la Palestine », en arabe) : organisation exclusivement palestinienne qui refuse la tutelle de Nasser comme celle de la Ligue arabe qui crée de son côté en 1964 l’OLP. À partir de 1965, les fedayin (combattants du Fath) multiplient les opérations contre Israël Les succès de cette guérilla donnent un rôle de premier plan à A. : il dirige l’OLP à partir de 1969, en 1974 il est reçu à l’ONU. Mais la paix séparée signée par l’Égypte en 1978 et l’invasion du Liban (base stratégique de l’OLP après 1970) par Israël en 1982 ouvrent une longue période de crise de l’OLP, inopinément résolue par l’Intifada (soulèvement populaire) déclenchée à Gaza et en Cisjordanie en 1988. À la tête d’une OLP divisée et qui contrôle mal ses extrêmes (terrorisme), A. réclame la tenue d’une conférence de paix internationale où il représenterait son peuple. Lorsqu’elle s’ouvre enfin à Madrid en 1991, il en est exclu pour avoir pris le parti de l’Irak pendant la guerre du Golfe. A la suite de négociations secrètes, il conclut à Washington le 13 septembre 1993 un accord avec Israël. Une partie des territoires occupés (bords de Gaza, Cisjordanie) passe sous l’administration d’une Autorité palestinienne ; A. est élu président de l’État palestinien en janvier 1996, mais doit faire face au terrorisme islamique. Bibliographie : N. Picaudou, Le Mouvement national palestinien, 1989.