Yang Kienrégna de 589 à 604De Yang Kien, également appelé Wen-ti de son titre posthume, ou Kao-tsou de son nom detemple, les historiographes chinois disent plus de mal que de bien.
Publié le 23/05/2020
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Yang Kien
régna de 589 à 604
De Yang Kien, également appelé Wen-ti de son titre posthume, ou Kao-tsou de son nom de
temple, les historiographes chinois disent plus de mal que de bien.
Ses origines, les
circonstances de sa mort sont contestées ; nulle légende flatteuse ou pittoresque ne
l'auréole ; aussi le classerait-on parmi les souverains négligeables si l' œ uvre, qui est
immense, ne démentait la réputation faite à celui qui l'accomplit.
Quand il apparaît dans l'histoire, la Chine est, depuis plus de trois siècles, coupée en deux.
Des hordes turco-mongoles, les “ cinq espèces de barbares ”, ont occupé tout le Nord du
pays, jusqu'au Yang-tseu ; les empereurs légitimes se sont réfugiés dans le Sud ; six
dynasties règnent à Kien-k'ang (Nankin), devenue capitale de la civilisation, de la
musique, d'un art raffiné, d'un luxe byzantin.
Au nord, des Turcs appelés T'o-pa, ou Wei
du Nord, de leur nom dynastique, réunissent, à la fin du IVe siècle, tous leurs voisins sous
leur domination.
Ces cavaliers imposent aux provinces conquises les structures
aristocratiques, centralisées, de leurs hordes ancestrales mais, peu nombreux, se laissent
persuader de confier aux vaincus les tâches administratives.
Ils adoptent leurs coutumes,
leur langue, épousent leurs femmes, se sinisent, s'amollissent, et finissent par se diviser
aussi.
S'opposent donc, à la fin du VIe siècle, les Ts'i et les Tcheou du Nord, les Tch'en du
Sud.
Haut dignitaire de la dynastie “ barbare ” des Tcheou, Yang Kien se targuait d'une origine
chinoise que d'aucuns lui contestent.
Général, maire du palais, allié à la famille régnante, il
détrôna le dernier empereur des Tcheou, un enfant, le fit assassiner par prudence avec
toute sa parentèle et prit sa place, fondant la dynastie des Souei.
“ Il était, nous dit-on, d'un
port majestueux.
Il avait le talent de se faire craindre.
Il donnait une attention
extraordinaire aux affaires de l'État qui l'occupaient du matin au soir sans qu'il parût en
être fatigué.
” Ses colères sont restées célèbres : il fouettait parfois de sa main les
dignitaires du palais.
Méfiant, vérifiant tout par lui-même, ce militaire exigeait de ses fonctionnaires la discipline
des vieilles troupes.
Les difficultés financières, budgétaires le hantaient.
Il poursuivit les
prévaricateurs, au besoin par la ruse, et donna l'exemple de l'économie en adoptant, et en
imposant à la cour pour l'usage quotidien, la simple robe jaune du Chinois moyen.
Aussi
lui fit-on la réputation d'être parcimonieux.
Il paraît que Yang Kien n'aimait pas les livres ;
il fit pourtant dresser un inventaire de tous ceux qui subsistaient après les troubles des
siècles passés — catalogue terminé sous le règne de son successeur.
Toutefois, ce n'était
pas un lettré ; le formalisme des lettrés confucéens l'irritait, et il fit fermer leurs écoles à la
fin de son règne.
Or les fonctionnaires, les tyranneaux locaux qu'il mit au pas, les
annalistes se recrutaient parmi les confucianistes : ils se vengèrent dans leurs écrits.
Sans doute, ces lettrés lui reprochaient-ils encore un goût marqué pour le bouddhisme.
Yang Kien avait fait rouvrir les temples bouddhistes fermés par un prédécesseur
confucianiste, restaurer les œ uvres d'art endommagées, créer nombre d'ateliers d'où
sortirent tant de chefs-d' œ uvre de sculpture sinobouddhique, qui sont l'un des fleurons de
cette dynastie.
On continua la décoration des grottes de Longmen, merveilles de l'art Wei..
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