Y a-t-il un prix de la vérité ?

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Alors le prix est à payer non pas par celui qui cherche la vérité, mais par celui qui l'exprime, dans un contexte où la vérité n'est pas désirée. On le voit, les points de vue sur le sujet peuvent être multiples. Il s'agira de les envisager tous, pour essayer de définir une relation générale de la vérité à l'idée de son prix.   Références utiles   Platon, République VII (remarquer la thématique de la douleur qui accompagne l'ascension vers l'intelligible dans l'Allégorie de la Caverne), Apologie de Socrate Foucault, L'ordre du discours   Textes à utiliser Malebranche, La Recherche de la vérité Tout le monde se pique de raison, et tout le monde y renonce : cela parait se contredire, mais rien n'est plus vrai. Tout le monde se pique de raison, parce que tout homme porte écrit dans le fond de son être que d'avoir part a la raison, c'est un droit essentiel a notre nature. Mais tout le monde y renonce parce qu'on ne peut s'unir a la raison, et recevoir d'elle la lumière et l'intelligence, sans une espèce de travail fort désolant, a cause qu'il n'y a rien qui flatte les sens. Ainsi les hommes voulant invinciblement être heureux, ils laissent la le travail de l'attention, qui les rend actuellement malheureux. Mais s'ils le laissent, ils prétendent ordinairement que c'est par raison. Le voluptueux croit devoir préférer les plaisirs actuels a une vue sèche et abstraite de la vérité qui coûte néanmoins beaucoup de peine. L'ambitieux prétend que l'objet de la passion est quelque chose de réel, et que les biens intelligibles ne sont qu'illusions et que fantômes ; car d'ordinaire, on juge de la solidité des biens par l'impression qu'ils font sur l'imagination et sur les sens.

Le sujet laisse entendre que notre rapport à la vérité ne va pas sans certaines difficultés. En quoi ces difficultés peuvent-elles consister ? En quoi la vérité peut-elle avoir un certain prix ? La vérité est d’emblée ici conçue comme précieuse, ce qui se comprend si on la prend comme une adéquation parfaite de la connaissance au réel, comme ce qui permet de tout comprendre et de tout résoudre. Elle est, en tant que telle, l’objet de recherches qui demandent un effort constant, et certains sacrifices – de temps, d’énergie… C’est l’une des manières de considérer « le prix de la vérité «.
Une seconde manière d’envisager ce prix est de la considérer sous l’angle de son expression, par exemple dans le contexte d’un régime politique répressif, ou simplement dans le contexte d’une pensée dominante mais fausse (voir ce que dit Foucault à ce propos dans l’Ordre du discours). Alors le prix est à payer non pas par celui qui cherche la vérité, mais par celui qui l’exprime, dans un contexte où la vérité n’est pas désirée.
On le voit, les points de vue sur le sujet peuvent être multiples. Il s’agira de les envisager tous, pour essayer de définir une relation générale de la vérité à l’idée de son prix.