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Y a-t-il du bonheur dans la servitude ?

Publié le 16/05/2022

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« Y a-t-il du bonheur dans la servitude ? C’est une démarche très coutumière à la pensée que de s’interroger en philosophie sur le bonheur communément considéré comme un état de satisfaction pleine et entière.

En effet, la recherche du bonheur semble être une préoccupation centrale dans la vie de tous les hommes même si le sens que nous lui prêtons, de même que les moyens supposés permettant de l’atteindre, peuvent varier d’une personne à une autre, d’une société à une autre, voire même aussi d’une époque à une autre.

La servitude, quant à elle, du latin « servitium », renvoie à la condition d’une personne soumise à l’esclavage ou à la captivité, bref à une volonté extérieure quelle qu’elle soit.

La servitude s’opposerait alors à la liberté souvent assimilée à l’autonomie de la volonté qui se traduit par la possibilité de faire des choix.

C’est ainsi que l’opinion commune établit un lieu indissociable entre le bonheur et la liberté.

Car, comment peut-on imaginer le bonheur dans la servitude ? Prétendre que le bonheur est possible dans l’absence de liberté ou servitude ne serait-il pas contradictoire, pour ne pas dire absurde ? Pourtant, le sujet suggère que la servitude n’exclut pas forcément le bonheur.

Il serait alors légitime se demander si le lien que le sens commun établit entre bonheur et liberté est évident ou approprié ? Si nous entendons par être libre, la nécessité de faire constamment des choix, la servitude, en nous épargnant la responsabilité de faire ces choix avec les conséquences que cela implique, ne favorise-t-elle pas la tranquillité ou le bonheur ? nous optons donc pour la démarche qui consiste à analyser, dans un premier l’opinion commune selon la laquelle la liberté est la condition du bonheur.

Et, dans second temps, nous en quoi il peut y avoir du bonheur dans la servitude. La liberté semble être une condition nécessaire et suffisante au bonheur de l'individu.

Elle implique la possibilité d’agir sans contraintes ou empêchements, d’agir selon nos envies. Comme le dit Thomas Hobbes, « la liberté est l’absence de tous les empêchements à l’action qui ne sont pas contenus dans la nature et la qualité intrinsèque de l’agent » Par exemple une personne qui aurait des envies ou désirs qu’elle ne peut satisfaire du fait de sa dépendance ou soumission à une autorité qu’elle soit parentale, sociétale ou étatique, peut se sentir frustrée ou malheureuse.

De même que si une autre n’a pas la possibilité de décider librement des choses concernant sa vie (le mariage, par exemple) ou de la personne qu’elle veut être (un prêtre, un imam, un policier ou un politicien), il va s’en dire que cette personne sera. »

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