Y a t-il des arts mineurs ?
Publié le 13/03/2022
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«
Y a-t-il des arts mineurs ?
Introduction :
Déférence gardée envers Paul Valéry
Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris
Le bon maître me le pardonne
Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens
Mon cimetière soit plus marin que le sien
Et n'en déplaise aux autochtones
Dans sa chanson (« Supplique pour être enterré sur la plage de Sète »), Georges Brassens
rend un hommage plein de malice à son illustre compatriote sétois, Paul Valéry.
Face au
poète académicien, nobélisé, auteur du mythique « Cimetière marin », l’auteur-
compositeur-interprète se sent tout petit, mais imagine quand même pouvoir rivaliser
avec lui en se faisant enterrer sur la plage de Sète ! Il rappelle au passage sans en avoir
l’air que son art modeste est l’héritier d’uns tradition prestigieuse (les troubadours).
Le chanteur semble ici avoir intériorisé une hiérarchie qu’il ne remet pas en cause et
que, dans une certaine mesure il juge légitime, même s’il finit par s’en moquer un peu !
La démarcation Art majeur/Art mineur semble la dernière forme de hiérarchisation à
résister ; pour combien de temps ? D’un côté un panthéon hétéroclite de chefs-d’œuvre
appartenant à des genres différents, de l’autre des productions non moins différentes,
allant des productions artisanales à la culture populaire.
La chanson semble un cas un peu à part dans la liste fluctuante que l’on peut dresser des
arts mineurs ; ce n’est pas un art « décoratif » (même si ce terme est impropre) au même
titre que les autres, et elle domine malgré tout par sa popularité.
Elle appartient au
capital culturel de tout un chacun.
C’est l’art mineur par excellence à la popularité majeure.
Sa prééminence ne doit pas
nous faire oublier les autres formes mineures, mais elle synthétise à elle seule certains
enjeux contemporains : savoir- faire ou improvisation, emprunt à la Grande Culture ou
authentique culture populaire, surexposition de la culture du divertissement...
L’époque
contemporaine invite à un dépassement de la distinction entre Art majeur et Art
mineur , pour le meilleur (hybridation des cultures a toujours existé) comme pour le pire
(émergence d’une culture mainstream .)
I-Les arts mineurs : une identité par défaut ?
Que manque-t-il aux arts mineurs pour accéder à la majorité ? Certains arts sont-ils
condamnés à rester éternellement mineurs ? La minorité, d’un point de vue de l’état
civil, est un statut provisoire et transitoire ; un mineur est une personnalité en devenir,
destinée à s’émanciper au jour de sa majorité.
Y a-t-il des critères qui nous permettraient d’identifier des arts mineurs ?
Des critères variés et relatifs : ce sont des arts qui s’adressent à des sens dits inférieurs
(œnologie, cuisine, art des parfums).
Un art mineur vit sous la tutelle d’un Art majeur :
la porcelaine à vignette s’épanouit sous l’égide de la peinture, la céramique de la
peinture et de la sculpture, la chanson de la poésie ; l’art du vitrail s’épanouit au temps
des cathédrales et a donc besoin de l’architecture ; costumes et décors sont tributaires.
»
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