Wols1913-1951Un peu plus de dix ans après sa mort prématurée à Paris (le 1er septembre 1951), Wolsapparaît dans la plénitude de sa gloire.
Publié le 22/05/2020
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Wols
1913-1951
Un peu plus de dix ans après sa mort prématurée à Paris (le 1er septembre 1951), Wols
apparaît dans la plénitude de sa gloire.
La rétrospective de la XXIX eBiennale de Venise
(1958) consacra son triomphe posthume en présentant au public international les œ uvres
de la grande période de maturité, de 1946 à 1951.
Ces quelques années ont suffi à asseoir sa
renommée et à en faire le protagoniste européen de l'abstraction lyrique.
Il y a désormais
un mythe Wols qui répond outre-Atlantique au mythe Pollock : ces deux pionniers de
notre art moderne ont été d'ailleurs presque exactement contemporains dans leurs
culminances (la période de maturité de Pollock, avant l'amorce de la brève déchéance
finale, s'étendant de1946 à 1953).
Celui qui — pour employer la terminologie de Michel Tapié — devait être “ le catalyseur
d'une non-figuration lyrique, explosive, antigéométrique, informelle ”, s'appelait selon
l'état civil Otto Alfred Wolfgang Schultze.
Des trois premières lettres de son prénom
jointes à l'initiale de son nom il devait composer un étrange monosyllabe, pseudonyme
sous lequel il est passé à la postérité.
Né à Berlin mais élevé à Dresde, ville natale de son
père, chef de Chancellerie de l'État de Saxe, il suivra de près les mouvements qui
sillonnent l'Allemagne de l'entre-deux-guerres.
De cette formation allemande naîtra le
germe de sa personnalité originale, en proie au drame de l'homme trop doué, qui
s'intéresse à tout, qui réussit trop aisément dans tous les domaines : poésie, dessin,
musique, photographie.
Il quitte le lycée à 17 ans et deux ans plus tard (1932) abandonne la
maison familiale pour aller prendre contact à Berlin avec le Bauhaus.
Son adhésion instinctive et spontanée à la tradition expressionniste locale (Kokoschka,
Otto Dix ont enseigné à l'académie de Dresde, George Grosz, d'origine saxonne, y a
séjourné) sera d'abord compensée par le contact avec le Bauhaus (Moholy-Nagy).
Ainsi ce
dualisme initial créait en lui les conditions d'un doute méthodique que la découverte des
ambiances surréalistes parisiennes en 1930 (Miró, Ernst, Tzara, Arp et aussi Giacometti,
Calder) portera à une nouvelle puissance.
La photographie dont il vivra dès lors jusqu'en
1939 lui permettra une longue et systématique investigation du réel, de l'envers et de
l'au-delà des apparences.
Il mènera ensuite l'existence ambiguë d'un Allemand antinazi en France, pays belligérant
puis pays occupé.
De cette vie errante et difficile, l'artiste n'éprouvera aucune amertume,
aucun ressentiment.
Convaincu de l'immanence de l'absurde dans la vie quotidienne, il se
refusera le refuge de la tour d'ivoire.
Cherchant à éviter l'emprise de la durée et à acquérir
la liberté de l'esprit nécessaire à son existence au monde, c'est dans une intégration
toujours plus intime à l'universel qu'il viendra étancher sa soif d'éternité.
Libéré en 1940 d'un camp d'internement civil, il en sort enfin vraiment peintre : ce qui
n'était jusque-là qu'une facette de son expressivité en devient le centre.
Il s'installe à Cassis
d'abord puis à Dieulefit en 1942 : c'est là qu'il rencontra H.P.
Roché dont l'amitié fidèle le
suivra jusqu'à la fin, et qui le mit en contact dès 1945 avec René Drouin.
Jusqu'en 1940 le
refus de l'humain dans ses phénomènes individualisés (monstres tortionnaires) ou
collectifs (vermine grouillante, directement évocatrice de Lautréamont) se manifeste en.
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