William Pitt Ier1708-1778William Pitt, plus tard comte de Chatham fut l'homme d'État anglais le plus original, leplus théâtral et le plus perspicace du XVIIIe siècle.
Publié le 23/05/2020
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William Pitt Ier
1708-1778
William Pitt, plus tard comte de Chatham fut l’homme d’État anglais le plus original, le
plus théâtral et le plus perspicace du XVIIIe siècle.
Il pressentait l'avenir de son pays
comme peu d'autres le firent.
Il avait soif de puissance et de grandeur, non pour lui-même,
mais pour la nation qu'il servait.
Il croyait, à tort ou à raison, que le destin de la
Grande-Bretagne était de gouverner le monde, de surpasser en grandeur et en étendue
tous les empires qui l'avaient précédée.
A bien des égards, c'était une projection de la
mégalomanie insatiable de William Pitt lui-même qui croyait, avec un fol entêtement, que
lui et lui seul pouvait mener son pays vers son véritable destin.
Une partie de la force de
Chatham, mais pas toute, provenait de la sincérité de ses intentions et de ses convictions.
Il
possédait une remarquable maîtrise de la langue anglaise et pouvait exprimer ses idées
avec une éloquence majestueuse qui émouvait tous ceux qui l'écoutaient.
Et il possédait un
attrait plus subtil, plus important pour nombre de ses concitoyens : il parlait souvent avec
passion de la liberté en faveur de ceux qui se trouvaient exclus des oligarchies qui
gouvernaient l'Angleterre.
Il osait parler sans crainte des rois, des nobles, des évoques.
Des
opinions vigoureuses quoique simples, une force morale, un courage intense, un langage
mordant, tels étaient les outils avec lesquels Chatham construisit sa carrière.
Et il les
employa sans pitié ; car Chatham, dans ses moments de lucidité, travaillait avec une
assiduité acharnée.
Il ne possédait guère d'autres avantages.
Le grand-père de Pitt, Thomas Pitt, gouverneur du fort Saint-George à Madras, en Inde,
aide à le comprendre.
Car il était le favori de ce grand-père, le seul de sa lignée dans lequel
il avait la moindre confiance ; car, la plupart du temps, il se querellait férocement avec tous
les autres.
Le gouverneur Pitt était un homme grossier, rude, violent, qui s'était fait tout
seul et qui avait conquis une fortune en Inde, d'abord comme commerçant libre, puis
comme administrateur de la Compagnie des Indes Orientales.
Il avait acheté le fameux
diamant de Pitt qu'il vendit au Régent de France pour cent trente-trois mille livres.
Avec
cette somme, il acheta Old Sarum (près de Salisbury), circonscription corrompue qui élisait
deux membres au Parlement.
Il maria aussi ses enfants dans l'aristocratie pour leur
permettre de pénétrer dans la coterie qui gouvernait l'Angleterre.
Mais les Pitt
demeurèrent de “ nouveaux riches ” et n'eurent pas le soutien d'un important clan
aristocratique.
Par de nombreux côtés, les petits-enfants du gouverneur Pitt se trouvaient
plus heureux au milieu des gros marchands et des grands financiers de la Cité de Londres ;
en effet, au début de sa carrière, William Pitt noua des liens étroits avec eux qui se
montrèrent, par la suite, ses plus fermes et ses plus utiles alliés.
Pitt, né le 15 novembre 1708 entra à la Chambre des Communes en 1735 et se fit
rapidement un nom, grâce à une série de discours violents d'un patriotisme intense,
déclarant que la future grandeur de l'Angleterre était ruinée par son amitié avec la France,
dont le seul but était de préserver les possessions allemandes des rois hanovriens.
Il fut
renvoyé de l'armée mais il était acclamé par les foules de Londres quand il parcourait les
rues en voiture.
Cela n'arrêta pas ses discours.
Il insistait continuellement sur son thème
favori : grâce à la guerre, le commerce pouvait prospérer ; il fallait attaquer l'Espagne aux
Antilles, la France dans l'Inde, au Canada et en Afrique, soutenir les Hollandais et les
Autrichiens dans leurs luttes contre la France : en somme il fallait appuyer tous ceux qui, à.
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