William Pitt dit le Second Pitt par François Crouzet

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Homme politique anglais. Petit-fils de Thomas Pitt, gouverneur de Madras, il entra aux Communes en 1735, et se mit rapidement à la tête des jeunes whigs (v.), les « patriotes », qui critiquaient la politique menée par Walpole ménageant la France et l'Espagne. Pitt fut un des premiers hommes d'État britanniques à comprendre clairement que l'avenir de la puissance du pays se trouvait dans la création d'un empire colonial, et il mena une lutte acharnée contre Walpole (v.). Un puissant courant d'opinion le porta au pouvoir en 1757, au moment où la Grande-Bretagne connaissait des heures sombres, au début de la guerre de Sept Ans (v.) et il fut le véritable chef du second cabinet Newcastle. Il mena énergiquement la guerre sur le continent et assura la victoire britannique aux Indes et au Canada. Mais il dut démissionner devant l'hostilité du nouveau roi George III (1761). Il forma un second cabinet (1766/68), mais, malade, il dut abandonner ses fonctions. À sa mort, son tombeau fut placé dans l'abbaye de Westminster. Homme politique anglais, fils du Premier Pitt. Formé à la politique par son père, il entra aux Communes dès 1781, devint membre du cabinet l'année suivante, et fut appelé comme Premier ministre le 18 déc. 1783. Il devait gouverner la Grande-Bretagne jusqu'en 1801. Pendant une dizaine d'années, il se consacra essentiellement à une œuvre de réforme intérieure. Il assainit les finances, créa une caisse d'amortissement de la dette, orienta le pays vers le libre-échange. Il réforma également l'administration coloniale et s'efforça d'améliorer la situation des catholiques irlandais, mais ne parvint pas à transformer le système électoral. D'abord indifférent au développement de la Révolution française, il prit conscience du danger lorsque les Français occupèrent les bouches de l'Escaut. Il entreprit alors une lutte intransigeante contre les idées révolutionnaires, suspendit à cette fin les libertés publiques et soutint financièrement les ennemis de la France sur le continent. Il démissionna en mars 1801, George III s'opposant à l'émancipation des catholiques. Au cours d'un second ministère (1804/06), il forma contre la France la troisième coalition, avec l'Autriche et la Russie.