William Makepeace THACKERAY: Mémoires de Barry Lyndon (Résumé & Analyse)

« Servi par le jeu de Ryan O'Neal, dans le rôle-titre, et celui de Marisa Berenson, dans le rôle de lady Lyndon, serviégalement par une photographie admirable et la musique de Haendel, de Schubert et de Bach, le film de StanleyKubrick, Barry Lyndon (1975), obtint un succès mérité.

Si le metteur en scène a suivi la lettre du récit, il en anéanmoins gommé partiellement le ton satirique pour lui conférer la dimension d'une fable tragique sur l'ambition.

LesMémoires de Barry Lyndon furent publiés en 1844 sous forme de feuilleton dans le Fraser's Magazine, ce qui rendaitnécessaire une construction linéaire, une intrigue riche en rebondissements et un style alerte afin d'attacher lelecteur. L'incroyable ascension sociale et la chute d'un aventurier irlandais au XVIIIe siècle. Comment Redmond Barry acquiert une position sociale et comment il la perd Rejeton ruiné d'une lignée irlandaise dont il aime à s'exagérer la noblesse, Redmond Barry est très tôt servi par unphysique avantageux.

A seize ans, compromis dans un duel, il doit fuir son village.

Troussé à Dublin, Barry s'engagepour la guerre de Sept Ans.

Il se retrouve à Berlin, où il remplit un rôle d'espion puis passe au service d'un vieil onclequi mène une vie errante en Europe en organisant des tables de jeux.

Ensemble, ils font la tournée des capitaleseuropéennes. A Spa, en la personne de lady Lyndon, richissime héritière mariée à un vieillard, Barry a tôt fait de déceler la chancede sa vie.

Lady Lyndon, devenue veuve, ne résistera pas longtemps à la pression tenace exercée par l'Irlandais.Voilà enfin Barry parvenu au sommet de sa gloire...

Las, un beau-fils et une famille hostiles menacent la nouvellefortune de l'aventurier.

Et lorsque leur fils Bryan, seul trait d'union entre les époux, meurt accidentellement, le sortde Barry est scellé.

Chargé de dettes, haï de tous, il achève misérablement sa vie en prison. Un roman mineur plein de verve Le Redmond Barry du roman de Thackeray est très loin du héros romantique incarné par Ryan O'Neal dans le film deStanley Kubrick.

Hâbleur, buveur et querelleur, il est tel que tous les Anglais aiment à se représenter leursnécessiteux cousins du royaume d'Irlande ! Raconté avec verve par un Barry Lyndon - le récit est à la première personne - à qui la prison n'a visiblement pasrabattu le caquet, le récit suit le rythme trépidant des aventures du héros.

Mais derrière Redmond Barry, chevalier,c'est Thackeray qui parle.

Ironique, l'auteur promène un regard sceptique sur « la foire aux vanités » qu'est lemonde et le demi-monde dont le héros est en quelque sorte l'émanation caricaturale.

Retrouvant le rythme enlevédes grands romans picaresques anglais, reconstituant également à merveille l'esprit brillant et cynique du XVIIIesiècle prérévolutionnaire, Thackeray fait l'étalage de ses talents de pasticheur.. »