Welles, Orson

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(1915-1985) Acteur, cinéaste et scénariste américain. Personnage de légende du septième art, réalisateur et acteur génial ayant pour modèles Shakespeare et Cervantès. Homme complexe, exubérant, il a signé quelques-uns des plus beaux films du siècle comme Citizen Kane (1941), qui suscita de vives polémiques en son temps en dénonçant l'énorme pouvoir de la presse, ou la Dame de Shanghai (1948, avec Rita Hayworth, alors son épouse). Il s'est forgé une figure mythique avec le Troisième Homme (Carol Reed, 1949).Génie précoce, il fait ses débuts sur les planches à l'âge de 2 ans, et réalise à 20 ans de fascinantes mises en scène. Dans une adaptation radiophonique du livre de H.G. Wells, la Guerre des mondes, il annonce l'arrivée des extra-terrestres de manière si réaliste qu'il provoque une panique hystérique à travers tous les Etats-Unis. Son talent lui permet de signer un contrat avec Hollywood, lui garantissant un financement annuel pour l'un de ses projets. En 1940, il réalise Citizen Cane pour lequel il obtient un oscar. Welles connaît de graves démêlés avec les producteurs de Hollywood dès 1943, après que ceux-ci lui ont retiré le "final cut" de la Splendeur des Amberson (1942). Ses projets signés pour la compagnie de cinéma RKO avortent (It's All True, reportage au Brésil, 1943).Il s'exile alors en Europe, non sans avoir signé un dernier film, le Criminel (1945), qui règle ses comptes avec la "chasse aux sorcières" naissante. Au Maroc, il monte Macbeth (1948) en vingt jours, le sublime Othello (1952), offrant à un pays en développement sa première Palme d'or à Cannes. Puis il revient aux Etats-Unis pour tourner la Soif du mal (1957) avec Charlton Heston, Marlène Dietrich et Akim Tamiroff. A Paris, il adapte le Procès de Kafka (1963) avec Anthony Perkins et Romy Schneider.Orson Welles dans le Troisième HommePeu à peu, Welles s'épuise à réunir des capitaux et sa réputation de touche-à-tout prisonnier de l'inachevé lui vaut l'abandon plus ou moins total de dizaines de projets. On compte quand même en 1966 une sorte de testament en Falstaff, et en 1968, il réalise son premier film en couleurs, Une histoire immortelle, avec sa complice Jeanne Moreau.