WATERGATE

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En juin 1972 à Washington, la police américaine appréhende cinq cambrioleurs dans l'immeuble du Watergate, siège du parti démocrate.

Les enquêteurs découvrent que les malfrats sont liés à la Maison Blanche et que leur mission était de poser des micros.

Deux journalistes du Washington Post, Bernstein et Woodward, enquêtent sur l'affaire.

Celle­ ci n'empêche nullement la réélection du président Nixon en novembre 1972.

Mais l'enquête se poursuit.

L'entourage direct de Nixon s'avère être impliqué dans le scandale.

En janvier 1973, le Sénat (à majorité démocrate) met sur pied une commission d'enquête dont les séances publiques sont retransmises en direct à la télévision.

Les Américains découvrent que Nixon a non seulement menti, mais qu'il a également tenté d'étouffer la vérité.

Les travaux de la commission d'enquête mettent au grand jour les pratiques de la Maison Blanche.

Obsédé par l'opposition à la guerre du Vietnam, Nixon a fait mettre sur écoutes de nombreux opposants politiques.

La CIA et le FBI se sont transformés en véritables polices politiques allant jusqu'à ficher sept millions de personnes dont 500 000 Américains.

Ces pratiques semblent relever d'un Etat policier, voire d'un Etat totalitaire.

Le président lui­ même enregistre ses conversations et ses entretiens téléphoniques à l'insu de ses interlocuteurs.

Cette pratique bizarre se retourne contre Nixon lorsque la commission sénatoriale exige qu'il lui livre les bandes magnétiques.

Nixon commence par refuser puis, sous la pression, livre des enregistrements tronqués.

L'opinion publique américaine est consternée.

Sans lien aucun avec le Watergate, le vice-président Spiro Agnew, accusé d'avoir touché des pots-de-vin, doit démissionner le 10 octobre 1973, ce qui accroît le malaise général et entretient un climat de méfiance et de suspicion.

La Chambre des représentants lance la procé­ dure d'impeachment visant à traduire le Président devant le Sénat, trans­ formé en Haute Cour.

Lâché par les siens, contesté au sein de son propre parti, le président Nixon démissionne le 9 août 1974.11 est remplacé à la présidence par le vice-président Gérald Ford.

Il serait bien naïf de croire que Nixon a dû démissionner uniquement pour avoir fait poser des micros chez ses adversaires démocrates.

En réalité, l'affaire du Watergate ne constitue que la partie émergée de l'iceberg.

La presse et le Congrès découvrent que le Président a favorisé des intérêts particuliers afin d'assurer sa réélection, qu'il s'est enrichi frauduleusement, qu'il a systématiquement fiché les contestataires et enfin qu'il a ordonné des opérations secrètes au Cambodge et au Vietnam sans en informer le Congrès.

Si la presse (le quatrième pouvoir) est à l'origine du déclenchement de l'affaire du Watergate, c'est le Congrès (le pouvoir législatif) qui s'apprêtait à voter la destitution du Président.

Le scandale du Watergate permet en effet au Congrès de prendre sa revanche sur le pouvoir exécutif et d'empiéter sur les préro­ gatives présidentielles, en particulier les interventions militaires à. »